Les policiers expatriés de Hong Kong ciblés par la colère des manifestants
Héritage singulier du passé colonial de Hong Kong, un noyau de policiers expatriés qui s’amenuise au fil des ans est devenu la bête noire des manifestants anti-gouvernementaux, accusé d’être aux ordres des autorités proPékin.
Les 32.000 policiers de Hong Kong se sont retrouvés ces dernières semaines engagés dans des batailles rangées inédites avec les protestataires les plus radicaux.
La contestation, partie du refus d’un projet de loi désormais suspendu permettant les extraditions vers la Chine, s’est élargie au rejet des autorités en général. Les policiers sont en première ligne de la colère alors que les dirigeants de l’ex-colonie britannique semblent incapables de trouver une solution à la crise.
Mais parmi les officiers les plus décriés, on trouve un petit groupe de Britanniques ayant joué un rôle clé durant les affrontements où ont été utilisés gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc.
Lorsque leur rôle a été évoqué par les médias locaux, leurs informations personnelles ont été publiées en ligne.
Les manifestants ont placardé à travers la mégapole des “avis de recherche” ciblant en particulier deux officiers de haut rang, et leurs adjoints hongkongais.
“Ils subissent une épreuve”, déclare à l’AFP le commissaire Neil Taylor, président de l’Association des commissaires de l’étranger. “Mais ce n’est pas seulement eux. Leurs enfants ont été ciblés à l’école par des harceleurs, une épouse a été approchée au supermarché et victime d’abus. Cela n’est pas plaisant”.
“Les deux ont dit, “c’est dur mais on a un travail à faire””, décrit un autre collègue sous couvert de l’anonymat. “Dans quelle mesure c’est de la bravade, dans quelle mesure ils y croient vraiment, je ne sais pas”.