Les mois passent, les pétitions et recours juridiques se multiplient. Mais ils ne trouvent pas d'écho face à des autorités campées sur la politique du "cas par cas". Ce mardi, une grand-mère de quatre enfants français retenus en Syrie lance donc un appel "au secours" sur BFMTV à Emmanuel Macron pour rapatrier, enfin, les mineurs sur le sol français.
"À l'agonie"
Originaire du Pas-de-Calais, Pascale a vu sa fille rejoindre Daesh en 2015, avec ses trois enfants. Un quatrième est né sur zone. Depuis la chute de l'organisation islamiste, elle est détenue au camp d'Al-Hol, au Kurdistan syrien, avec ses quatre enfants, âgés de 14 mois à 9 ans.
De par les rares nouvelles qu'elle peut avoir au téléphone, Pascale s'inquiète de voir ses petits-enfants "à l'agonie":
"Mes petits-enfants vivent dans des tentes. Il n'y a pas d'air. Ce sont des zones désertiques où il fait 45 degrés et ils n'ont pas assez d'eau. Les sanitaires sont immondes... Voilà où on en est aujourd'hui. Ce sont des petits enfants français qui sont à l'agonie", s'alarme-t-elle.
"Vous allez sacrifier nos enfants"
Elle enjoint les autorités, et en premier lieu le chef de l'Etat, d'agir enfin pour ramener et prendre en charge ces enfants français:
"Je lance un appel aux autorités, au président Emmanuel Macron. Au secours! Vous allez sacrifier nos filles et nos enfants. Aidez-nous, ramenez ces enfants, sauvez leur la vie!"
Un cri d'alarme partagé par Pierre Steckers, directeur du service de l'enfance et de la famille en Seine-Saint-Denis. Il a déjà pris en charge 59 enfants de retour de la zone irako-syrienne depuis 2015:
"On a eu des enfants avec des états de santé très préoccupants. Il y a eu trois ou quatre hospitalisations avant qu'on puisse être dans l'accueil en milieu familial. C'est notre responsabilité en tant qu'institution publique que d'organiser le retour de ces enfants et de les accueillir", juge-t-il sur notre antenne.
Plusieurs centaines d'enfants encore sur zone
Comme Pascale, de nombreux proches de jihadistes alertent l'État depuis des mois, notamment à travers le collectif Familles Unies, dont Pascale fait partie. Plusieurs centaines d'enfants sont encore là-bas mais le Quai d'Orsay assure à BFMTV ne pas savoir quand aura lieu le prochain rapatriement.
La réponse des autorités est toujours la même. Celle du "cas par cas", avec deux critères: rapatrier les mineurs isolés ou orphelins de moins de 5 ans et laisser les enfants sur zone lorsqu'ils sont avec leurs parents. Qu'importent donc, les conditions, "agonie" ou non.