Publié par CEMO Centre - Paris
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Yémen : «L'arrêt des ventes d'armes constituerait une pression politique»

mercredi 17/juillet/2019 - 01:07
La Reference
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Dans un rapport présenté ce mardi, une ONG yéménite dénonce les exactions commises par l'ensemble des belligérants sur le terrain ainsi que le soutien que leur apportent les pays occidentaux, dont la France.

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 Yémen : «L'arrêt des ventes d'armes constituerait une pression politique»

Dimanche 8 avril 2018, à 9h30, un raid aérien de la coalition a frappé une famille rassemblée devant sa maison dans la province de Taez faisant 12 morts, dont cinq enfants et quatre femmes. Samedi 29 décembre 2018, 16h30, l’explosion d’une mine antipersonnel, posée par les Ansarullah (forces houthies au Yémen) dans un champ dans la région de Hodeidah, a tué trois fillettes de 9, 12 et 16 ans.

Ces faits figurent parmi des dizaines d’autres détaillés et documentés dans le rapport annuel de l’ONG yéménite Mwatana for Human Rights sur les violations des droits humains au Yémen en guerre depuis cinq ans. Présenté ce mardi à Paris par sa présidente Radhya Almutawakel, dans les locaux de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), le rapport souligne la responsabilité de l’ensemble des belligérants dans les attaques faisant des victimes civiles.

Les équipes de terrain de l’ONG ont interrogé au cours de l’année 2018 plus de 2 000 témoins dans vingt gouvernorats du Yémen pour dresser leur rapport qui ne mentionne que les faits clairement établis. Outre les raids aériens ou les attaques terrestres meurtrières, le rapport de l’ONG yéménite met en avant le recrutement d’enfants soldats par toutes les parties. 1 117 cas d’enfants recrutés ou utilisés à des fins militaires en 2018 sont répertoriés dans le rapport de Mwatana, dont «72% par les forces Ansarullah (Houthis)», y compris des filles. Mais tous les groupes combattants s’en rendent responsables, souligne l’ONG qui attribue 17% de ces cas aux forces de la coalition et 11% aux forces loyales au président yéménite.

La France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni «s’opposent à une enquête sérieuse»

Le rapport énumère les différents «crimes de guerre» dont se sont rendues coupables tant la coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) que les milices houthies ou d’autres forces locales. A propos des exactions sur le terrain, l'ONG a souvent cité les milices locales financées par les Emirats sur l’ensemble du territoire morcelé du Yémen. Le présidente de Mwatana affirme qu’il est trop tôt pour évaluer la réalité et les conséquences du retrait annoncé la semaine dernière par les EAU, tout en soulignant que les groupes armés qu’ils entretiennent restent sur place et sont même renforcés.

L’ONG souligne l’urgence de créer une Commission d’enquête internationale par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en septembre. La présidente de Mwatana dénonce les pays qui soutiennent les EAU et l’Arabie saoudite comme la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni qui «s’opposent à une enquête sérieuse». Elle reconnaît que les monarchies du Golfe disposent de stocks d’armes pour poursuivre leur guerre encore longtemps. «Mais c’est le message politique que contiendrait l’arrêt des ventes d’armes aux pays de la coalition qui constituerait un moyen de pression de la part des grandes puissances.» C’est d’ailleurs pour cette raison que Mwatana a choisi Paris pour présenter son rapport.




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