Soudan: la police disperse des manifestants avec des gaz lacrymogènes
La police soudanaise a dispersé ce lundi à
l'aide de tirs de gaz lacrymogènes des manifestants rassemblés dans le centre
de Khartoum après la mort la veille d'un homme tué par des paramilitaires dans
une ville du sud-est du Soudan.
«La police a tiré des gaz lacrymogènes pour
nous disperser. Mais nous sommes revenus», a expliqué un des manifestants
présent à la gare routière dans le centre de Khartoum. Des rassemblements
spontanés ont eu lieu lundi dans plusieurs quartiers de la capitale soudanaise,
selon des témoins.
Dimanche, des paramilitaires soudanais ont
tué par balle un civil et blessé sept autres personnes dans la ville d'Al-Souk,
dans l'Etat de Sennar (sud-est), après un rassemblement d'habitants réclamant
le départ de leur ville des Forces de soutien rapide (RSF), un redouté groupe
de paramilitaires, ont raconté des témoins. Scandant «régime civil, régime
civil», environ 200 manifestants étaient encore présents dans le centre de
Khartoum à la tombée de la nuit. Ils ont essuyé de nouveaux tirs de gaz
lacrymogènes, a constaté une journaliste sur place. De nombreux policiers
anti-émeute étaient déployés. Des protestataires, dont certains ont reçu des
coups de matraque, ont été emmenés dans des fourgons de police.
Ces rassemblements surviennent alors qu'un
accord est attendu entre les militaires au pouvoir au Soudan depuis la chute en
avril de l'ex-président Omar el-Béchir et les meneurs du mouvement de
contestation qui secoue le pays depuis plusieurs mois. Cet accord doit
formaliser le principe d'un partage du pouvoir entre les deux parties pendant
une période de transition d'environ trois ans. Mais les négociations, qui ne
sont pas encore achevées, ont été reportées à deux reprises la semaine
dernière, à la demande des contestataires. Une nouvelle rencontre
est prévue mardi.