Migrants: la Cour suprême au Guatemala bloque temporairement un accord avec Washington
La Cour constitutionnelle guatémaltèque a temporairement bloqué la signature d’un éventuel accord migratoire avec Washington qui ferait du Guatemala un “pays tiers sûr” où les migrants désireux de se rendre aux Etats-Unis effectueraient les démarches de demande d’asile.
Le président guatémaltèque Jimmy Morales, en butte à une forte opposition intérieure au projet, avait auparavant annulé un rendez-vous prévu lundi à Washington avec son homologue américain Donald Trump, en raison de “spéculations” sur la possible signature d’un accord migratoire.
La Cour constitutionnelle, saisie de trois recours, a émis tard dans la soirée une injonction provisoire empêchant que le Guatemala se constitue en
“pays tiers sûr”. Tout accord en ce sens devrait d’abord être approuvé par le Parlement, selon la Cour, plus haute juridiction du pays.
Le gouvernement avait annoncé jeudi la visite du président à Washington pour traiter de “sujets de migration et de sécurité”, observant le mutisme le
plus total sur l’agenda exact du rendez-vous avec Donald Trump.
Ce silence a laissé libre cours aux “spéculations” sur la conclusion d’un accord migratoire, d’autant que des responsables gouvernementaux ont reconnu l’existence de négociations à ce sujet.
Amnesty International (AI) et d’autres organisations de défense des droits de l’homme, soulignent que le Guatemala ne réunit pas les conditions pour être un “pays sûr”.
Washington a supprimé en mars ses aides au “Triangle du Nord” centroaméricain (Salvador, Guatemala et Honduras), à la demande de M. Trump qui les accuse de ne “rien” faire pour empêcher les migrants d’aller aux Etats-Unis.
La misère dont souffrent 59% des 17,7 millions d’habitants du Guatemala et la violence des gangs criminels poussent chaque année des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à chercher une vie meilleure aux Etats-Unis.