Nucléaire iranien: Paris, Londres et Berlin appellent à arrêter l’escalade des tensions
La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, les trois signataires européens de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, ont appelé ensemble hier dimanche 14 juillet 2019 à « arrêter l’escalade des tensions et reprendre le dialogue », selon un communiqué commun.
« Nous sommes préoccupés par le risque que le JCPOA (l’accord de 2015) ne se défasse, sous la pression des sanctions imposées par les États-Unis et à la suite de la décision de l’Iran de ne plus appliquer plusieurs des dispositions centrales de l’accord », expliquent Paris, Londres et Berlin dans ce texte diffusé par la présidence française.
« Par ailleurs, nos trois pays sont profondément troublés par les attaques auxquelles nous avons assisté dans le golfe Persique et au-delà, ainsi que par la détérioration de la sécurité dans la région. Nous pensons que le moment est venu d’agir de façon responsable et de rechercher les moyens d’arrêter l’escalade des tensions et de reprendre le dialogue. »
Pour la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, « les risques sont tels qu’il est nécessaire que toutes les parties prenantes marquent une pause et envisagent les conséquences possibles de leurs actions ».
L’Iran avait décidé en mai, un an après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord international de 2015 visant à limiter son programme nucléaire, de cesser de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi. Washington avait ensuite imposé de nouvelles sanctions à plusieurs secteurs économiques iraniens.
Téhéran a annoncé lundi 8 juillet désormais produire de l’uranium enrichi à au moins 4,5 %, un niveau prohibé.
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est inquiété de la montée des tensions au Proche-Orient et a appelé à des gestes de « désescalade » de la part des États-Unis et de l’Iran.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie britannique avait informé samedi son homologue iranien que Londres laisserait repartir le pétrolier Grace 1 arraisonné la semaine dernière au large de Gibraltar si Téhéran apporte la garantie que celui-ci ne se rend pas en Syrie en violation des sanctions européennes.
Trois jours après avoir accusé l’Iran d’avoir tenté de bloquer le passage d’un pétrolier britannique dans le détroit d’Ormuz, Jeremy Hunt a évoqué une discussion « constructive » avec Mohammad Javad Zarif, qui lui a assuré vouloir trouver une issue négociée à cette crise.
L’Iran accuse Washington d’avoir fait pression sur son allié pour qu’il arraisonne le pétrolier chargé de 2,1 millions de barils de brut iranien, dans le cadre du bras de fer entre l’administration Trump et Téhéran.