Syrie: sabotage «terroriste» d'un gazoduc dans le centre
Un gazoduc dans le centre de la Syrie a été
mis hors-service après un sabotage, a rapporté dimanche l'agence de presse
officielle Sana, qui dénonce un «acte terroriste» sans nommer de responsables.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé qu'une attaque à
la bombe avait visé le gazoduc dans un secteur de la Badiya, le vaste désert du
centre syrien où des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) sont encore
présents.
Le pipeline permet de transporter
quotidiennement 2,5 millions de m3 de gaz entre le champ gazier de Chaer, le
plus grand du pays, et l'importante usine à gaz d'Ebla, dans la province
centrale de Homs, selon Sana. «Le gazoduc a été mis hors-service par un acte
terroriste», a indiqué Sana, précisant que «les équipes techniques oeuvrent
pour sa réparation dans les prochaines heures».
Ni Sana ni l'OSDH n'étaient en mesure de
nommer les auteurs du sabotage. Mais la Badiya est régulièrement le théâtre
d'affrontements entre les forces du régime de Bachar al-Assad et des jihadistes
du groupe Etat islamique (EI) dispersés à travers le désert. Fin juin, des
oléoducs sous-marins reliés à une raffinerie dans la ville de Banyas (ouest)
avaient subi des actes de sabotage commis, selon un haut responsable, avec
l'aide de «pays étrangers».
Avant la guerre déclenchée en 2011, les
hydrocarbures représentaient l'une des principales sources de revenus des
autorités syriennes. Mais le pouvoir central a aujourd'hui perdu le contrôle
des principaux champs pétroliers, et les puissances occidentales ont imposé des
sanctions économiques contre Damas. Avec les combats, les infrastructures ont
été lourdement endommagées, entraînant parfois un arrêt de la production. Ces
derniers mois, les zones gouvernementales ont connu une pénurie de carburants
qui s'était accentuée durant l'hiver, notamment en raison des sanctions
imposées par Washington contre l'Iran, allié indéfectible de Damas qui est
devenu un de ses principaux fournisseurs.