L’imâm star de Brest blessé par des tirs, qui est-il vraiment ?
Jeudi 27 juin, un individu inconnu des services de police a tiré à plusieurs reprises sur Rachid El Jey et deux autres fidèles de sa mosquée de Pontanezen à Brest. El Jey est très connu depuis une dizaine d’années pour diffuser ses prêches sur sa chaîne Youtube, où il commença sous le pseudonyme de Abou Houdeyfa, qui compte 780 000 abonnés, ce qui représente une grosse part du nombre de musulmans pratiquants en France.
L’auteur des coups de feu a tout du déséquilibré paranoïaque. Dans une lettre mal écrite, il dit avoir été enlevé par des hommes cagoulés en lien avec Patrick Calvar, le chef de la DGSI, qui lui ont intimé l’ordre d’attaquer El Jey, avant de le relâcher. Dans son délire, il dit avoir lu le nom de Calvar sur le téléphone d’un des ravisseurs lors d’un appel.
Mais revenons sur l’imâm, qui se rétablit de balles reçues dans le bras et la cuisse. Un de ses prêches passés choqua l’opinion lorsque les médias présentèrent au public un document vidéo où on le voit exhorter des enfants à ne pas écouter de musiques s’ils ne veulent pas se transformer en signes ou en porc. Dans un autre prêche de 2012, que les médias malheureusement n’ont pas porté à la connaissance du public, il banalise le viol des femmes qui refusent de porter le hijab :
«Le hijab, c’est la pudeur de la femme. Et sans pudeur, la femme n’a pas d’honneur. Et si la femme sort sans honneur, qu’elle ne s’étonne pas que les gens, que les frères, que les personnes qui font partie même des hommes, que ça soit des musulmans ou des non musulmans, abusent de cette femme-là.» (source vidéo : https://www.thisissparta.eu/2018/06/02/et-sans-pudeur-la-femme-na-pas-dhonneur/)
Sentant que ce prêche n’allait pas arranger son image, il le retira de sa chaîne Youtube. Depuis 2015, il se démène pour changer son image auprès des médias et est prêt à tout pour rassurer alors qu’il monte une école musulmane pour enfants. Sa stratégie a consisté à suivre une formation sur la laïcité destinée aux religieux à l’université, où il se trouva en compagnie de l’évêque de Rennes. D’autre part il a abandonné son surnom Abou Houdeyfa, s’est taillé la barbe et a enlevé son voile wahhabite sur la tête.
Cela suffit pour l’analyste musulman Romain Caillet pour voir dans cette transformation une sincère modération dans sa doctrine. Il est consulté depuis l’agression dans tous les médias de gauche pour assurer que l’imâm est dorénavant républicain. Selon Caillet, El Jey serait maintenant un malékite bon teint…alors qu’il fréquente plus que jamais la mouvance frériste et salafiste (colloques avec Marwan Muhammad, Nader Abou Anas…). Pour notre part, nous restons très prudents. Car le projet de vie de Rachid El Jey est d’avoir les faveurs institutionnelles pour l’école Al Amâna qui selon sa présentation « propose un cursus d’étude pour les enfants (5-15 ans) réparti sur 4 niveaux : maternelle, débutants, intermédiaires, avancés. » . La mairie socialiste de Brest a délivré le permis de construire pour cette école (photo). Une carrière vaut bien quelques retouches cosmétiques.