Publié par CEMO Centre - Paris
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Défilé du 14 juillet : «Un mélange de stress, d’émotion et de fierté»

vendredi 12/juillet/2019 - 12:50
La Reference
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« Allez, allez, on ne perd pas de temps ! Lors de la dernière répét', on était juste juste ! » Dans le cortège qui a pour lourde tâche de déployer l'Étendard des Invalides à la fin de la cérémonie du 14 juillet, les jeunes du service civique interrompent leurs conversations. Il est 6h45 ce vendredi et, malgré un soleil resplendissant, certains d'entre eux ont remonté sur leurs polos blancs la fermeture éclair de leur veste bleu marine, estampillées du logo du service civique.

« On se sent beaux ! On est très classes ! » s'enorgueillit Alexandru, le torse bombé. Il a 23 ans, a la nationalité roumaine, et son service civique consiste à développer la culture de son pays d'origine en Ille-et-Vilaine. Il fait partie des dix-sept jeunes en service civique qui ont été sélectionnés aléatoirement pour porter le gigantesque drapeau.

À côté de lui, Dounia, 17 ans, sent l'adrénaline monter en cette matinée de répétition générale. « On se sent… wow ! sourit la jeune fille, qui intervient au sein de l'association Unis-Cité. C'est un mélange de stress, d'émotion, de fierté… Et on n'est même pas le 14 juillet ! »

«Quel honneur !»

Rendal aussi est fier, d'autant plus qu'il est l'un des deux Martiniquais sélectionnés pour le défilé. Sous ses dreads, le jeune homme de 24 ans, qui organise un soutien aux jeunes Martiniquais défavorisés, ressent de la « gratitude ». « Quand on m'a appelé pour défiler, je me suis dit, quel honneur ! Et en arrivant en France, j'ai appris qu'on allait porter le drapeau… la crème, quoi ! »

Porter le drapeau, tout un art : depuis mardi, le petit contingent est réveillé tous les matins à cinq heures pour répéter la chorégraphie du défilé. Le Jour J, ils devront déployer, accompagnés d'une grosse vingtaine de volontaires du service national universel, le gigantesque étendard… et une fois devant la tribune, rester immobiles pendant près de 20 min. Pas de quoi inquiéter Rendal : « Le drapeau, je le porterai une, deux, trois heures s'il le faut ! »

Youssra affiche la même détermination. Au sein de la mairie d'Evry-Courcouronnes, elle est en charge de la sensibilisation à l'égalité femmes-hommes ; mais ici, elle ne pense plus qu'au défilé. « J'ai une de ces pressions ! s'amuse-t-elle, j'ai le cœur qui bat, c'est une émotion comme j'en ai jamais ressenti dans ma vie ! »

Des roulements de tambour retentissent, et la répétition générale commence, menée par la fanfare des sapeurs-pompiers de Paris. Les jeunes porteurs d'étendard arrivent comme prévu en queue de peloton, bien alignés. L'énorme drapeau tricolore est déplié, et la Marseillaise retentit sur la place de la Concorde.

Une seconde famille

Alicia est sur le banc de touche, pour cette fois : mais elle entonne l'hymne comme ses camarades. En Martinique, elle initie les seniors aux nouvelles technologies. En métropole, dans ce petit groupe, elle a trouvé « une seconde famille ». « Je pensais que ça serait dur d'apprendre à défiler, avoue-t-elle. En fait, c'était hyperfacile ! Juste de la joie ! »

Un ressenti partagé par ses camarades, et dont peut se targuer Béatrice Angrand, présidente de l'agence du service civique. « Ils sont incroyables, s'enthousiasme-t-elle en regardant ses petits protégés plaisanter entre eux. Ils veillent les uns sur les autres. » Elle se dit impressionnée par leur discipline… manifestement pas suffisante au goût des organisateurs, qui annoncent : « On refait cette animation entière ! Merci de vous remettre en place ! »

L'étendard des Invalides est replié, les rangs reformés. Le petit groupe du Service civique se répartit autour du drapeau, bras tendus le long du corps, têtes redressées. Le 14 juillet, ils n'auront pas de seconde chance.

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