La «méhode Trump» sur le nucléaire: beaucoup de risques pour peu de résultats
Iran, Corée du Nord, Russie, Chine… Le président américain n’hésite pas à utiliser le nucléaire comme levier de communication politique. Une stratégie risquée qui ne doit pas occulter une montée des tensions.
«J’ai toujours beaucoup réfléchi à la question de la guerre nucléaire (...) C’est la catastrophe ultime, extrême, le monde n’a pas de défi plus important à relever (...) Je crois qu’il n’y a rien de plus stupide que de croire que ça n’arrivera jamais juste parce que tout le monde sait que les armes nucléaires ont un immense pouvoir de destruction et qu’on va donc se garder de les utiliser.» Ces mots ne sont pas ceux d’un militant antinucléaire, mais ont été prononcés dans Playboy en 1990 par Donald Trump.
L’extrait de cette interview, mis en exergue par le philosophe Jean-Pierre Dupuy dans La guerre qui ne peut pas avoir lieu, est d’autant plus étonnant que le président américain manie l’outil nucléaire avec beaucoup moins de prudence que ces mots, certes anciens, le laisseraient présager. Sur quatre fronts au moins, l’inquiétude point. Aux deux crises de Corée du Nord et d’Iran, s’ajoutent deux différends liés directement à la Russie et indirectement à la Chine: le retrait américain du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF en anglais) et les doutes sur la prolongation du traité New Start de réduction des armes stratégiques, qui arrive à échéance en 2021. Ces quatre points nucléaires dessinent les contours d’un monde particulièrement instable. Mais quid de la responsabilité de Donald Trump? Mettrait-il en œuvre une doctrine nucléaire particulièrement risquée?
Pour Trump, le nucléaire, un instrument de com’
«Le principal danger avec Trump, c’est précisément qu’il n’a pas de stratégie, tranche Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS).