Plus de 80 migrants portés disparus après le naufrage d'une embarcation au large de la Tunisie
L'Organisation internationale des migrations (OIM) a pu recueillir le témoignage d'un rescapé, un jeune Malien d'une vingtaine d'années. "Encore en état de choc", il a indiqué que le bateau dans lequel il avait pris place dans l'espoir de traverser la Méditerranée avait fait naufrage lundi 1er juillet, et qu'il avait été sauvé in extremis deux jours plus tard.
Selon Wajdi Ben Mhamed, responsable de l'OIM pour le sud de la Tunisie, plus de 80 migrants partis de Libye sont encore portés disparus jeudi 4 juillet. Le rescapé "a précisé que le bateau était parti de Libye [pour l'Italie]lundi à 6 heures du matin avec 86 passagers, [puis] il y a eu une fuite, et sous l'effet d'un mouvement de foule, l'embarcation s'est renversée quelques heures après le départ", a détaillé le responsable de l'OIM. "Il ne sait pas ce que sont devenus les autres, ils sont portés disparus, il y a une probabilité qu'ils soient morts noyés", a-t-il ajouté.
"La mort de 80 migrants est à craindre, plus d'information est nécessaire pour confirmer ce qui est arrivé et le nombre exact de disparus", a de son côté tweeté Flavio Di Giacomo, un porte-parole de l'OIM.
Des survivants repérés par des pêcheurs
Quatre survivants, trois Maliens et un Ivoirien, ont été secourus par la Garde nationale maritime, alertée par des pêcheurs, avait auparavant indiqué à l'AFP Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale. Il n'avait toutefois pas pu fournir d'autres précisions.
Ces naufragés étaient partis lundi de la ville libyenne de Zouara, à 120 km à l'ouest de Tripoli, à bord d'un bateau pneumatique, avec 82 autres personnes, avait ajouté un responsable de la Garde maritime s'exprimant sous couvert de l'anonymat et se basant sur les déclarations d'un survivant. L'Ivoirien secouru est décédé jeudi à l'hôpital et un des Maliens est toujours hospitalisé en réanimation, ont précisé à l'AFP le Croissant-Rouge et un responsable local de la Garde nationale maritime.
Selon un communiqué de la présidence du gouvernement transmis à l'AFP, le Premier ministre Youssef Chahed avait assuré mercredi, lors d'une visite à Zarzis, que "la question des réfugiés et des migrants ne relève pas de la responsabilité de la République tunisienne" mais que "tous les pays doivent en assumer la responsabilité".
Ces dernières semaines, des dizaines de candidats à l'exil tentant de rallier l'Italie depuis l'ouest de la Libye ont été secourus au large de la Tunisie.