Une ligne de plus sur un CV déjà bien garni. Ce mardi soir, Christine Lagarde, 63 ans, a confirmé qu'elle prendrait la tête de la Banque centrale européenne (BCE).
Europe : Christine Lagarde, à la tête de la BCE, le choix de Macron
L'actuelle directrice française du Fonds monétaire international (FMI) quittera donc son bureau de Washington DC, aux Etats-Unis, pour le siège de l'institution bancaire du Vieux Continent, à Francfort en Allemagne. « Très honorée », elle a annoncé ce mardi, sur son compte Twitter, qu'elle quittait « provisoirement (ses) fonctions de DG du FMI durant la période de nomination ».
L'apothéose d'une carrière menée à 100 à l'heure ? Oui et non. Pour certains, Christine Lagarde, première femme à diriger le FMI, rêvait « d'être aussi la première femme à s'installer à l'Elysée », glisse l'un de ses ex-collaborateurs. Une ambition qu'elle a cependant toujours démentie…
D'ailleurs, ces dernières semaines, d'autres murmuraient plutôt qu'elle lorgnait un poste moins exposé. Elle aurait eu en ligne de mire la présidence du sommet de Davos, la grand-messe économique mondiale qui se tient tous les ans en Suisse. « C'est un poste privé, très bien rémunéré, et sans pression politique ni médiatique », glisse un haut fonctionnaire qui a travaillé avec elle quand elle était ministre de l'Économie de 2007 à 2011.
L'une des femmes les plus puissantes de la planète
« Sans doute s'est-elle laissée convaincre par peur de s'ennuyer dans un rôle certes prestigieux, mais avec un pouvoir d'influence considérablement diminué ? confie l'un de ses anciens conseillers. Christine est quelqu'un qui a l'habitude d'être à la manœuvre, de tenir les rênes. »
Anglophone, avocate d'affaires au sein du prestigieux cabinet américain Baker & McKenzie, elle a été, après son passage à Bercy, nommée au FMI. La Française avait pris la succession d'un certain… Dominique Strauss-Kahn.
Cette ex-championne de natation synchronisée y est devenue l'une des femmes les plus puissantes de la planète. Un statut qu'elle conservera à Francfort : comme directrice de la BCE, elle aura en main le levier de la politique monétaire, l'un des plus puissants de l'Union européenne.
«Le calme des vieilles troupes dans le tailleur d'une femme moderne»
Même si son nom revenait régulièrement, elle ne figurait pas dans la liste officielle des postulants à un poste européen de premier plan. Mais sans doute la Française a-t-elle été approchée. De fait, sa compétence et sa popularité n'avaient pas échappé à Emmanuel Macron, en manque de profils capés dans son état-major. « Christine, c'est le calme des vieilles troupes dans le tailleur d'une femme moderne, ultra-technicienne, mais dotée d'un fort capital sympathie », résume un ex-conseiller.