Europe : un accord enfin !
Après 48 heures de marchandages, les dirigeants européens se sont entendus ce mardi sur leur casting pour diriger l’UE, qui verra deux femmes occuper pour la première fois deux postes clés.
En descendant de l’avion qui l’a conduit à Bruxelles, ce mardi en fin de matinée, Emmanuel Macron soumet une requête à ses collaborateurs : le président voudrait un « paperboard ». À son arrivée dans le bureau de la délégation française, au 9e étage du bâtiment Europa, le chef de l’Etat se rue sur le grand chevalet où sont accrochées de grandes feuilles blanches.
Sur une colonne, il écrit la liste des quatre « top jobs » qui font l’objet d’un complexe marchandage à vingt-huit depuis douze jours déjà : présidences de la commission, du conseil, BCE et Haut représentant aux Affaires étrangères. En face, il ébauche une option numéro un, avec le néerlandais Frans Timmermans, issu des rangs des sociaux-démocrates, sur le trône le plus convoité, celui de la Commission.
Un deal acceptable
Un scénario contesté par les conservateurs du PPE, première famille politique du Parlement depuis les élections du 26 mai. Dans une autre colonne, l’option numéro deux, avec une Allemande dans le rôle-titre. Depuis l’échec des négociations qui ont plombé les dirigeants de l’Union entre dimanche et lundi, Emmanuel Macron a proposé à Angela Merkel de s’entendre sur les bases d’un nouvel accord : à sa compatriote Ursula von der Leyen, le plus beau poste communautaire. À la Française Christine Lagarde, la très stratégique Banque centrale européenne (BCE).
Un deal acceptable qui permet à chacun de voir le verre à moitié plein, gagnant-gagnant : une proche de la Chancelière à la tête du gouvernement de l’UE. Alors tant pis si l’actuelle ministre de la Défense allemande n’était pas la « spitzenkandidat », la cheffe de file désignée par sa famille politique. Ce mode de désignation prévalait depuis 2014 pour les « top jobs » de l’Union européenne, contre lequel Macron a âprement bataillé.