Soudan : les forces de sécurité empêchent une conférence de presse des contestataires
Des paramilitaires soudanais ont empêché,
samedi 29 juin, la tenue d’une conférence de presse organisée par un acteur
majeur du mouvement de contestation, à la veille d’une grande manifestation
contre les généraux au pouvoir, ont annoncé les organisateurs.
Depuis la destitution en avril du président
Omar Al-Bachir, renversé par l’armée, les protestataires continuent de réclamer
le transfert du pouvoir aux civils et sont engagés dans un bras de fer avec le
Conseil militaire de transition.
L’Alliance pour la liberté et le changement
(ALC), fer de lance de la contestation, a appelé à une nouvelle mobilisation
massive dimanche.
Une de ses composantes majeures,
l’Association des professionnels soudanais (SPA), devait organiser samedi soir
une conférence de presse pour aborder le rassemblement du lendemain, mais des
paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) ont interdit l’événement,
selon un chef de la contestation, Ahmed Al-Rabie.
« Avant le début de la conférence, trois
véhicules des RSF, avec à leurs bords des hommes armés, sont venus à notre
bâtiment et nous ont dit de ne pas organiser » le briefing, a-t-il dit à l’AFP. Ils ont «
ordonné à tous ceux qui étaient présents de quitter » les lieux,
a-t-il ajouté, rappelant que deux responsables du mouvement avaient été
interpellés vendredi.
Un journaliste soudanais ayant assisté à
l’incident a confirmé que des hommes armés avaient empêché la tenue de la
conférence.
L’appel à manifester dimanche est le
premier de cette envergure depuis la dispersion dans le sang le 3 juin d’un
sit-in de manifestants devant le QG de l’armée à Khartoum. Au moins 128
personnes ont été tuées lors de cette opération et durant la répression des jours
suivants, selon des médecins proches de la contestation. Les autorités, de leur
côté, ont évoqué un bilan de 61 morts.