Derrière le nouvel homme fort du Soudan, Mohamed Hamdan Daglo, l'Arabie Saoudite ?
Près de 30 000 soldats
soudanais combattent aux côtés de la coalition saoudienne au Yémen, a déclaré
le chef adjoint du conseil militaire au pouvoir au Soudan. Dans un
discours prononcé à Abri, dans la banlieue de la capitale Khartoum, Mohamed Hamdane Daglo, vice-président du Conseil militaire de transition
(TMC), homme fort du nouveau pouvoir, a déclaré que les forces soudanaises
étaient la plus importante des forces de la coalition dirigée par l'Arabie
Saoudite et les Emirats arabes unis au Yémen, a rapporté l’agence turque Anadolu.
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Mohamed
Hamdan Daglo, dit "Hemetti", le "leader de facto du pays" , selon le Financial Times, réaffirmait ainsi
les liens qui unissent le pouvoir militaire soudanais avec l’Arabie Saoudite et
les Emirats qui mènent une guerre sanglante au Yémen. D'ailleurs, au lendemain
de la destitution d'Omar el-Béchir, le 11 avril 2019, il avait
notamment "décidé de
maintenir sa participation à la coalition emmenée par l’Arabie Saoudite et les
Emirats arabes unis au Yémen", rappelle Jeune
Afrique.
"Parmi ses clients, Mohammed ben Salmane, prince
héritier de l’Arabie Saoudite"
Le
chef des RSF (Forces de soutien rapide), "une unité paramilitaire formée à partir des
vestiges des redoutables milices à cheval Janjawid au Darfour" s’est ainsi rendu
en Arabie Saoudite. Il a construit une véritable relation avec l'Arabie en
s’occupant, sous le règne d'Omar el-Béchir, le président déchu, du déploiement
des forces soudanaises au Yémen dans la coalition dirigée par
Riyad. "En retour, le
général Hamdan a gagné d'importants nouveaux amis, dont le prince héritier
saoudien Mohammed ben Salmane, en plus d'une rémunération généreuse pour ses
troupes. Les salaires saoudiens ont contribué à redorer le blason du général
Hamdan dans son Darfour natal, où certains habitants des communautés qu’il
avait terrorisées ont constaté des avantages lors de son accession au
pouvoir", écrit le Financial Times.
Le
général au passé sulfureux (il est accusé de massacres au Darfour) a réussi son
ascension. Selon le New York Times, "la guerre a enrichi le général Hamdan, qui
possède des intérêts dans les mines d’or, la construction et même une société
de location de limousines. Parmi ses clients, Mohammed ben Salmane, prince
héritier de l’Arabie Saoudite."
C'est
ce même homme qui a mené la sanglante repression le 3 juin contre les
manifestants à Khartoum. Le responsable des RSF "conserve un soutien régional, voire
international. Ses forces sont appuyées à la fois par l’Arabie Saoudite et les
Emirats arabes unis, qui souhaitent les voir continuer à participer à la guerre
catastrophique du Yémen", rapporte Al Jazeera.
Dans
ce conflit yéménite qui concrétise toutes les divisions du Proche-Orient, le
Soudan, frontalier de l'Egypte, est devenu un élément important que l'Arabie
n'entend pas perdre. Tout comme le président Sissi au Caire, allié de l'Arabie. Dans un article du 15
juin, Le Monde prête à Mohamed
Hamdan Daglo "Hemetti" l’intention
d’envoyer certains de ses ex-miliciens en Libye… aux côtés des forces du
maréchal Haftar, grand allié du maréchal Sissi… et donc de l’Arabie Saoudite.