Au Japon, Macron et Abe affichent leur complicité
Longue accolade, sourires appuyés et tutoiement. Emmanuel Macron et le Premier ministre nippon Shinzo Abe ont déroulé la partition d’un duo sans fausse note mercredi, au premier jour de la visite d’Etat du président français au Japon.
Tout l’après-midi, les deux dirigeants n’ont pas économisé leurs efforts pour vanter la force de la relation franco-japonaise alors que « l’affaire » Carlos Ghosn continue de peser sur l’alliance entre Renault et Nissan.
« Ames en résonance »
Devant la communauté française réunie à l’ambassade, Emmanuel Macron a commencé par rappeler le « lien profond qui unit nos deux pays », citant les mots de Paul Claudel, écrivain et ambassadeur de France au Japon, qui décrivait les « âmes en résonance » des artistes des deux pays.
Les deux chefs d’Etat ont aussi accordé leurs diapasons pour annoncer un partenariat dans l’axe indo-pacifique, une zone d’action « totalement légitime » pour la France, a insisté le président de la République, rappelant qu’un million d’habitants et 8.000 soldats vivaient à la Réunion, Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie. Ce partenariat franco-japonais, qui vise notamment à « s’assurer qu’il n’y a pas d’hégémonie » dans la région, allusion aux ambitions chinoises, concernera la sécurité maritime, l’environnement et la biodiversité et la construction d’infrastructures.
L’alliance Renault-Nissan appelée à « devenir plus forte »
« Comme ils se voient souvent, on entre maintenant dans le fond des discussions », commentait-on à l’Elysée la semaine dernière. De fait, la rencontre de ce mercredi était la cinquième en moins d’un an entre Emmanuel Macron et Shinzo Abe. Ils ont établi une feuille de route pour les partenariats franco-japonais dans les cinq prochaines années, dans les domaines de l’industrie, de l’innovation, de la défense, du développement durable ou de l’enseignement.
Concernant l’alliance entre Renault et Nissan, qui semblait en situation bien précaire il y a encore deux semaines, le président français a appelé ce « fleuron auquel nous tenons beaucoup » à devenir « plus fort » malgré les tensions. Interrogé sur le cas de Carlos Ghosn, assigné à résidence en attendant son procès, Emmanuel Macron a jugé qu’il « n’appartenait pas au président français de s’immiscer dans le cadre judiciaire » japonais.