Nicolas Sarkozy fait son retour en librairies. Ce jeudi,l'ancien président publie un nouvel ouvrage personnel intitulé Passions, tiré à 200.000 exemplaires. L'hebdomadaire Le Point révèle, ce mercredi, "les bonnes feuilles" de cet essai.
Dans ce livre qu'il ne qualifie pas de "mémoires" à proprement parler, Nicolas Sarkozy s'épanche sur les différentes personnalités politiques qu'il a pu côtoyer pendant sa carrière politique, notamment lorsqu'il était président en exercice. Ému, il se souvient de "son excitation intérieure", qui était "à son comble", lors de sa première rencontre avec Jacques Chirac en 1975.
Chirac: "J'étais au comble de la stupéfaction"
"J'eus l'impression que (la porte) explosa tant elle fut franchie à une vitesse folle, et avec une brutalité saisissante. C'était Jacques Chirac lui-même. Il me sembla encore plus grand que je ne le croyais. Le bras droit immense tendu dans ma direction", raconte Nicolas Sarkozy, qui dit n'avoir compris que "rétrospectivement l'intensité de cette première rencontre".
"Avant que je ne puisse formuler un mot, il me dit : 'Assieds-toi, tu es fait pour la politique. Je t'ai entendu à Nice! Je veux que tu viennes travailler avec moi!' J'étais au comble de la stupéfaction. Il me faut préciser que c'était le Chirac de la grande époque. Son physique était impressionnant, comme son énergie. On aurait dit un acteur américain dans ces films inoubliables remplis de héros qui n'avaient ni faiblesses, ni peurs, ni défauts. Je buvais ses paroles."
"Je regrette de ne pas avoir assez remercié" Mitterrand
Mais Nicolas Sarkozy ne se contente pas d'encenser les personnalités du même bord politique que lui. Étonnamment, il évoque François Mitterrand avec une forme de tendresse, alors qu'il se remémore une anecdote datée d'avril 1994, lorsqu'il se trouvait en Ouzbékistan aux côtés de l'ancien président socialiste.
"Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir assez remercié cet homme pour cette conversation de Samarcande, qui témoignait d'une forme d'humanité et de gentillesse à l'endroit du jeune loup si ambitieux que j'étais à l'époque", confie Nicolas Sarkozy dans son livre.
À la sortie d'un cimetière à Samarcande, François Mitterrand aurait donc demandé au jeune Sarkozy: "Savez-vous combien de temps j'ai dû passer à attendre et à combattre avant de devenir président de la République? Près de trente ans de préaux d'école, de sous-préfectures, de déplacements en voiture, en train, en avion. Trente années, c'est long! Vous ne l'oublierez pas, vous qui êtes si pressé. Pour y arriver, il faut de la ténacité. Voyez Edgar Faure, il était plus intelligent que moi. Il n'y est pas
Son "erreur" sur Fillon
Dans son livre, Nicolas Sarkozy n'épargne personne dans son propre camp. Il n'hésite pas, par exemple, à descendre son ancien Premier ministre François Fillon. "Je le trouvais sérieux (...), capable de fidélité. Je croyais le connaître. La suite montra mon erreur", déplore amèrement Sarkozy à propos de celui qui l'avait battu lors de la dernière primaire de la droite et avec lequel il avait fini par entretenir une relation houleuse.
Enfin, il a dit ne pas avoir été "étonné" du fait que Jean-Français Copé, ancien président par intérim de l'UMP, n'ait même pas réuni 1% sur sa personne lors des primaires de la droite en novembre 2016. "Il a une réelle propension à susciter l’antipathie", assume l'ancien président.