Publié par CEMO Centre - Paris
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Troubles en Ethiopie : le chef d'état-major et un dirigeant régional tués

dimanche 23/juin/2019 - 09:52
La Reference
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Le chef d'état-major de l'armée éthiopienne et un dirigeant régional ont été tués dans une tentative de renversement du gouvernement d'un grand Etat du nord-ouest, des violences qui illustrent l'instabilité de ce pays où le Premier ministre Abiy Ahmed mène une politique de réformes.

Face à ces troubles dans ce pays clé de la Corne de l'Afrique, le chef du gouvernement est apparu en pleine nuit à la télévision, vêtu d'un uniforme militaire, pour s'adresser à la nation.

Samedi soir, "une tentative orchestrée de coup d'Etat s'est produite contre l'exécutif du gouvernement régional de l'Amhara", une des neuf régions autonomes d'Ethiopie, a déclaré dans un communiqué le bureau du chef du gouvernement.

Le président de la région, Ambachew Mekonnen, et un de ses conseillers "ont succombé aux blessures" infligées lors de l'attaque dirigée par le chef de la sécurité de l'Amhara, le général Asaminew Tsige, selon le communiqué. Un autre haut responsable régional a été grièvement blessé.

La porte-parole du gouvernement, Billene Seyoum, avait auparavant déclaré que le "commando de tueurs" avait visé une réunion de hauts responsables locaux.

Les troubles ont aussi frappé Addis Abeba, la capitale fédérale.

"En relation avec la tentative de coup d'Etat dans la région d'Amhara", le chef d'état-major des forces armées éthiopiennes, le général Seare Mekonnen, a été tué par son garde du corps à son domicile d'Addis Abeba, ont ajouté les services du Premier ministre. Un général à la retraite qui lui rendait visite a également été abattu.

Le garde du corps a été arrêté ainsi que de nombreux participants à l'attaque contre le gouvernement de l'Amhara, selon le communiqué.

Selon d'autres sources, le chef de la sécurité de l'Amhara, le général Asaminew Tsige, était toujours en fuite. Arrêté pour un présumé complot remontant à 2009, il avait été amnistié et libéré en 2018.

A Addis Abeba, une forte présence policière était visible dimanche aux abords du domicile du général Seare et des habitants, certains vêtus de noir, allaient et venaient sur la route menant à sa maison pour lui rendre hommage.

Un gardien de parking, qui a souhaité rester anonyme, a indiqué avoir entendu des coups de feu dans la résidence pendant dix minutes à 21H00 locales samedi, avant l'arrivée des forces de sécurité.

"J'ai demandé à l'un des officiers ce qui s'était passé et il m'a dit que le général avait été tué, puis tout le monde a commencé à crier", a-t-il raconté à l'AFP.

Gedrekiristos Tessaye, 30 ans, a dit être venu rendre hommage au général Seare pour services rendus au pays.

"Je suis tellement préoccupé, je veux que l'Ethiopie soit un ambassadeur de la paix et de la démocratie mais ce genre d'événement montre que nous allons vers l'anarchie", a-t-il déploré.

Ailleurs dans la capitale, ce dimanche semblait normal, avec magasins et restaurants ouverts. Un important dispositif de sécurité entourait cependant les bureaux de M. Abiy.

Selon le bureau du Premier ministre, la situation dans la région d'Amhara "est actuellement totalement sous contrôle".


- Volonté de réformes -

Samedi soir, le gouvernement éthiopien avait dénoncé une tentative de "coup d'Etat" perpétrée par un "groupe armé" en Amhara, la deuxième région la plus peuplée du pays. Selon un journaliste présent à Bahir Dar, la capitale régionale, des coups de feu y ont été entendus plusieurs heures.

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