Publié par CEMO Centre - Paris
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Le nord de l’Irak en proie aux incendies des terres agricoles

jeudi 20/juin/2019 - 08:22
La Reference
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Dans le nord de l’Irak, le grenier à blé du pays, des gigantesques incendies ravagent les terres agricoles depuis un mois. Des actes criminels, revendiqués pour beaucoup par l’organisation État islamique. Dans la province de Kirkouk, territoire disputé entre les Kurdes et les Arabes, les flammes ont détruit plusieurs milliers d’hectares, sans qu’aucun coupable n’ait pour l’instant été arrêté. Et pour cause, les forces irakiennes peinent à contrôler ce territoire montagneux, où les jihadistes ont trouvé refuge et continuent de faire la loi.

 « Ce que vous voyez devant vous, ce sont mes terres. Le blé qui poussait ici devait servir à nourrir ma famille, mais tout est parti en fumée. » 500 hectares de cendre. C’est tout ce qu’il reste du champ de Youssef Mohamed. Une plaine noire désertique, balayée par les vents.

Il y a une semaine, des hommes ont incendié les terres de cet agriculteur kurde. Les yeux humides, il piétine les épis de blé calcinés. « Cette année, nous aurions dû avoir une récolte exceptionnelle, car il a beaucoup plu, dit-il. J’aurais pu en tirer 30 000 dollars. J’espérais emmener ma femme et mes enfants en vacances à l’étranger, loin d’ici où la vie est dure. Mais, rien de tout ça ne sera possible. Nous avons tout perdu. »

Depuis plusieurs mois, Youssef Mohamed était menacé par les jihadistes, encore très présents dans la région. Comme si le califat n’avait jamais cessé d’exister, ils exigeaient de l’agriculteur qu’il s’acquitte de la zakat, l’impôt islamique. À plusieurs reprises, ce Kurde avait refusé de céder au chantage.

« Alors que je tentais d’éteindre l’incendie, deux terroristes sont allés chez moi, raconte-t-il. Ils ont mis un couteau sous la gorge de ma femme et lui ont dit : "Nous sommes venus pour te tuer". Je l’ai retrouvé par terre, inconsciente. Ils l’avaient battue avant de prendre la fuite. »

Malgré les plaintes, les forces irakiennes refusent de reconnaître l’origine criminelle de ces feux. Selon l’armée, les flammes auraient été déclenchées par des cigarettes ou des accidents électriques ; 250 incendies ont pourtant été recensés en moins d’un mois.

                                                                            


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