Vu du Burkina Faso.Pourquoi Boko Haram n’est toujours pas vaincu
Un triple attentat-suicide a fait au moins 30 morts dimanche dans le
nord-est du Nigeria. En dix ans, les armées de la région ne sont pas parvenues
à mettre hors d’état de nuire le groupe terroriste Boko Haram. Pour ce
quotidien burkinabé, les raisons sont multiples.
NOS SERVICESAlors que l’on croyait le monstre touché mortellement au
flanc, la secte islamique Boko Haram dont les incursions dans le bassin du lac
Tchad ont provoqué la mort de plus de [27 000] personnes et contraint à l’exil
plus de [1,8] million d’autres, reprend du poil de la bête.
En
effet, c’est une véritable orgie sanglante que les fous d’Allah ont
organisée, le 16 juin, dans le nord-est du Nigeria. Le bilan provisoire
fait état d’une trentaine de morts et d’une quarantaine de blessés [l’attentat
n’a pas été revendiqué, mais porte la marque de Boko Haram selon les
spécialistes]. Et ce n’est pas tout. Une semaine avant, le 9 juin, le
groupe terroriste avait fait autant de morts dans le bassin du lac Tchad, plus
précisément en territoire camerounais.
Dissensions entre armées de la région
La
question que l’on peut se poser est de savoir pourquoi les armées nigériane,
camerounaise, nigérienne et tchadienne en lutte contre cette hydre, n’arrivent
pas à lui porter l’estocade. Comme facteur explicatif conjoncturel, l’on peut
avancer le déclin de l’État islamique en Irak et en Syrie dont les conséquences
redoutées sont, entre autres, l’afflux de combattants dans certaines régions au
sud du Sahara. Il n’est pas exclu que Boko Haram qui a été durement éprouvé,
ces derniers temps, par la force multinationale mixte [composée de soldats de
cinq pays de la région], ait pu bénéficier de renforts à même de lui donner un
nouveau souffle [une hypothèse qui n’a pas été vérifiée pour l’instant].