Les élites du Golfe s’attaquent à Lolwah Al-Khater après son interview à la chaîne DW
Le 5 juin dernier, deux ans ont passé depuis le début du boycott imposé au Qatar par l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats et l’Egypte, qui l’accusent de soutenir certains groupes considérés comme terroristes par ces pays.
A cette occasion, la porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Lolwah Al-Khater a fait un entretien avec la chaîne de télévision allemande DW, qui fait l’objet de critiques acerbes de la part d’élites du Golfe suite à son entretien controversé, au cours duquel ses réponses sont apparues contradictoires.
Le journaliste de renom Tim Sebastian a abordé avec elle les divers aspects de la politique extérieure et intérieure du Qatar.
Les hommes de médias du Golfe qui ont suivi l’entretien sont tombés d’accord sur le fait qu’Al-Khater n’a pu répondre aux questions en présentant Doha comme le font habituellement les médias de son pays, à savoir comme un pays opprimé par ses voisins.
En particulier, elle a répondu à la question sur le fait que Doha n’avait pas tenu ses promesses sur la tenue d’élections locales pour élire des conseillers à l’émir du pays, en affirmant que cela était dû au refus de ses voisins du Golfe.
De son côté, le journaliste émirati Fayçal ben Hariz a critiqué la porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, affirmant : « L’entretien résume ce qui avait été dit lors de débats ayant eu lieu avant le boycott du régime qatari : non tenue des promesses, faiblesse des arguments face aux faits, négation de la vérité du soutien aux terroristes, non-respect de la position koweïtienne, et lors de l’échec, elle accuse les pays du boycott ».
Quant au journaliste saoudien Adwan Al-Ahmari, il a réagi à l’entretien en ces termes : « Lolwah Al-Khater est décevante : les contradictions de la porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères ressemblent à celles de son pays. La femme est apparue décontenancée et contradictoire. La raison est claire, à savoir que le gouvernement du Qatar et ses médias sont habiles face aux employés d’Al-Jazira et à ses chaînes locales. Je conseille de voir l’entretien en entier, c’est une comédie ».
Les critiques adressées à Al-Khater ont également été le fait de certains de ses concitoyens, dont le blogueur qatari Mohammad al-Kawari qui a dit dans son commentaire : « Le journaliste l’interroge sur un sujet électoral qui date de 2003, et Lolwahrépond : ce sont nos voisins et le boycott. La position de notre gouvernement est mauvaise lorsqu’ils participent à des entretiens et des sommets… Ils réussissent dans les déclarations locales seulement. Lolwah Al-Khater est décevante ».
Les blogueurs koweïtiens ont également participé aux critiques, comme Al-Hanouf Al-Nafissi qui a affirmé : « La porte-parole qatarie Lolwah Al-Khater est la meilleure preuve que le Qatar n’a pas modifié sa politique et que ses engagements restent comme toujours sur le papier. Le gouvernement Tamim ment, et cela est apparu dans son attitude embarrassée à la fin de l’entretien, et son incapacité à maîtriser sa colère ».
Ceux qui critiquent la porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères affirment qu’elle était venue à l’entretien pour donner une image favorable de son pays devant une large audience, mais qu’elle a été surprise par les questions du journaliste.
Rappelons que le 5 juin dernier, deux ans ont passé depuis le début du boycott imposé au Qatar par l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats et l’Egypte, qui l’accusent de soutenir certains groupes considérés comme terroristes par ces pays.