Publié par CEMO Centre - Paris
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Attaques dans le golfe d’Oman: les États-Unis et l’Iran s’accusent mutuellement

vendredi 14/juin/2019 - 03:48
La Reference
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Washington a publié une vidéo montrant, selon elle, des Gardiens de la Révolution retirant une mine-ventouse qui n’aurait pas explosé sur une paroi d’un des deux pétroliers attaqués jeudi dans le golfe d’Oman. Téhéran accuse de son côté les États-Unis de «sabotage diplomatique».

Accusations mutuelles au cœur d’une zone stratégique. Les États-Unis ont accusé jeudi l’Iran d’être responsable des attaques contre deux pétroliers dans le golfe d’Oman, près du détroit d’Ormuz, laissant craindre une nouvelle confrontation entre Washington et Téhéran, qui a rejeté les accusations américaines.

L’armée américaine a diffusé dans la soirée une vidéo montrant, selon elle, une patrouille des Gardiens de la Révolution islamique (GRI), le corps d’élite de l’armée iranienne, retirant une mine-ventouse qui n’avait pas explosé sur une paroi de l’un des deux tankers attaqués. Il est rare que de tels documents soient déclassifiés, ce qui tend à montrer la détermination des États-Unis à convaincre la communauté internationale de la responsabilité de l’Iran. «L’Iran a fait ceci. On voit le bateau, avec une mine qui n’a pas explosé et c’est signé par l’Iran», a déclaré le président américain Donald Trump sur Fox News, ajoutant qu’il ne croyait pas que Téhéran fermerait le détroit stratégique d’Ormouz. «Cette conclusion s’appuie sur des renseignements, sur les armes utilisées, sur le niveau de savoir-faire nécessaire pour mener à bien l’opération, sur les attaques iraniennes analogues et récentes contre la marine marchande et sur le fait qu’aucune organisation à la solde d’une puissance, dans la région, ne dispose des ressources et de l’efficacité requises pour passer à l’acte avec un tel degré de complexité», a précisé le chef du département d’État américain, Mike Pompeo, à la presse.

 

L’Iran souhaite un rapprochement avec Moscou

L’Iran a vivement réagi à ces accusations, le président Rohani qualifiant les États-Unis de «grave menace à la stabilité» régionale et mondiale. «Ces deux dernières années, le gouvernement [américain] fait preuve d’une approche agressive et représente une grave menace à la stabilité dans la région et dans le monde, en violant toutes les règles internationales», a-t-il déclaré lors d’une réunion de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Bichkek, au Kirghizstan. Le président iranien a aussi déclaré que la situation exigeait un rapprochement entre Téhéran et Moscou, autre capitale visée par des sanctions américaines.

Plus tôt dans la matinée, le chef de la diplomatie iranienne avait jugé les accusations américaines «sans fondement», accusant Washington de «sabotage diplomatique». «Que les États-Unis aient immédiatement sauté sur l’occasion pour lancer des allégations contre l’Iran [sans] le début d’une preuve fondée ou circonstancielle fait apparaître en pleine lumière le fait que [Washington et ses alliés arabes] sont passés au plan B: celui du sabotage diplomatique [...] et du maquillage de son #TerrorismeEconomique contre l’Iran», écrit le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif sur Twitter.

Dès jeudi, Mohammad Javad Zarif avait jugé hautement suspecte la coïncidence entre les attaques contre ces navires et la visite inédite du premier ministre japonais Shinzo Abe à Téhéran. Shinzo Abe a clamé pendant son passage à Téhéran la volonté du Japon de tout faire pour faire baisser les tensions entre Téhéran et Washington. Il a rencontré le président iranien Hassan Rohani mercredi et le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, jeudi matin, lequel a dit ne pas vouloir renouveler «l’amère expérience» de négociations avec les États-Unis.

                                                         

                                                         


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