Syrie: douze enfants de familles djihadistes ont atterri en France
Ils ont été remis par les Kurdes du
nord-est de la Syrie. Il y aurait parmi eux les enfants d’un Français condamné
à mort en Irak. Par ailleurs, neuf enfants et trois djihadistes ont été remis
mardi à la justice française par la Turquie.
Les
responsables kurdes du nord-est de la Syrie ont remis dimanche douze enfants
dont dix orphelins français issus de familles de l’État islamique (EI) à une
délégation du ministère des Affaires étrangères. La confirmation a été livrée
lundi matin par un haut responsable kurde, Abdelkarim Omar, en charge des
relations extérieures de l’entité kurde autonome dans le nord-est de la Syrie.
Le rapatriement des douze enfants a été réalisé par des moyens militaires
français. Ils sont arrivés à Paris-Villacoublay lundi au petit matin.
Les
enfants , dont le plus âgé a 10 ans, vivaient dans des camps du nord-est de la
Syrie où ont été recueillies des dizaines de milliers de personnes ayant fui
les offensives militaires des forces arabo-kurdes, appuyées par la coalition
internationale. Ils étaient «orphelins, isolés et particulièrement
vulnérables», a précisé le Quai d’Orsay. Le fils et la fille de Yassine Sakham,
un djihadiste français condamné à mort en Irak, seraient parmi eux. Du côté des
avocats français, on affirme qu’«une fratrie de deux enfants aurait été remise
par leur mère qui demandait depuis deux ans leur rapatriement malgré les
menaces auxquelles seraient soumises ces femmes» dans les camps. La remise de
ces mineurs s’est déroulée dans la localité d’Aïn Issa. Deux orphelins néerlandais
ont aussi été remis à une délégation des Pays-Bas.
Les autorités kurdes débordées
Par
ailleurs, neuf enfants et trois djihadistes ont été remis mardi à la justice
française par la Turquie.
Jusqu’à
présent, la France avait rapatrié une poignée d’orphelins et une fillette de 3
ans. Selon le Quai d’Orsay, environ 450 ressortissants français affiliés à
Daech sont en prison ou retenus dans des camps de réfugiés dans le nord-est de
la Syrie.
Les
autorités kurdes sont débordées par la gestion de cette masse de détenus. La
semaine dernière, plusieurs femmes se sont évadées d’un camp du nord-est
syrien. Depuis plusieurs mois, les Kurdes, alliés des Occidentaux dans la
guerre contre Daech, réclament le rapatriement des femmes et des enfants de
djihadistes étrangers. Mais les pays concernés, notamment en Europe, rechignent
à récupérer les femmes et gèrent au cas par cas le retour des enfants. Il y a
quelques jours, deux Américaines et six enfants, issus de familles liées à l’EI
en Syrie, ont été rapatriés aux États-Unis, qui pressent les pays européens de
reprendre à leur tour leurs djihadistes. Des orphelins ont aussi été remis à la
Norvège et environ 150 femmes et enfants à l’Ouzbékistan.
À
leur retour en France, les enfants sont pris en charge dans une structure
hospitalière pour un bilan médical et psychologique.
À
leur retour en France, les enfants sont pris en charge dans une structure
hospitalière pour un bilan médical et psychologique. Ils seront ensuite confiés
à l’aide sociale à l’enfance (ASE) dans le cadre d’une ordonnance de placement
provisoire. Les familles de ces enfants, notamment les grands-parents, peuvent
être invitées à se présenter. Le magistrat décidera ensuite de leur capacité à
accueillir ces enfants qu’ils rencontrent parfois pour la première fois. Au
préalable cependant, la justice mène un long travail de vérification de la
filiation et de l’état civil, car, affirme-t-on de sources judiciaires, «le
choix et le nombre de mineurs ont beaucoup évolué au cours des dernières
heureset tout s’est fait dans beaucoup de confusion».