Tika… Le bras culturel d’Erdogan pour renforcer son influence à l’étranger
La Turquie a cherché à préserver ses liens avec les jeunes républiques indépendantes de l’ex-Union soviétique, après son effondrement en décembre 1991, en se considérant comme leur tuteur, et pour confirmer cela, elle leur a fourni nombre d’aides matérielles et humaines.
Jugeant que les facteurs culturels étaient un moyen de renforcer son influence dans ces pays, elle a fondé en 1992 l’Agence turque de coopération et de coordination, Tika, qui est devenue un outil d’application de la politique extérieure de la Turquie, visant au début la création d’écoles et le soutien des universités dans ces pays.
Mais avec l’arrivée au pouvoir du Parti Justice et développement en 2002, le Parti modifia radicalement l’activité de l’organisation culturelle, et l’étendit à d’autres pays d’Asie et des autres continents.
Le but était d’exploiter Tika pour créer dans les pays où elle est présente des générations loyales à la Turquie, et elle a réussi à le faire dans des pays comme la Tunisie, qui a permis à Tika de créer un département d’enseignement du turc dans la Faculté des sciences humaines et sociales de l’Université
de Tunis, en novembre 2016, pour un montant de 40 millions de dollars. Le but étant d’inculquer la culture turque aux jeunes Tunisiens tout en servant les intérêts du Parti An-Nahda allié d’Erdogan.
Tika a également renforcé ses activités à Djibouti, mais sans se contenter d’un rôle culturel, et en participant aussi à la construction d’aéroports et de l’organisme de la Poste.
La liste des pays dans lesquels la Turquie intervient par le biais de l’organisation culturelle Tika comprend également la Mauritanie, la Somalie, le Soudan, la Jordanie et le Liban, entre autres, et les méthodes utilisées par l’Agence pour y renforcer son influence sont similaires, ce qui confirme la similarité des outils d’Erdogan visant à faire renaître son prétendu empire au détriment des peuples.