Syrie: Neuf enfants et trois djihadistes remis à la justice française par la Turquie
Un djihadiste, ses deux compagnes et leurs neuf enfants
mineurs ont été remis mardi matin à la justice française
après avoir été transférés de Turquie,
selon plusieurs sources concordantes.
Les trois adultes, un homme de 35 ans et
deux femmes (dont l’une âgée de 36 ans), ont été placés en garde à vue à
la direction générale de la sécurité
intérieure (DGSI), ont précisé
des sources proche du dossier et judiciaire. Leurs enfants ont été placés
par le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Un
cas d’expulsion régulier
Cette opération, distincte des rapatriements
au cas par cas d’enfants en provenance du Kurdistan syrien, s’inscrit dans le
cadre des expulsions régulières des djihadistes par la Turquie. Fin
mai 2019, les autorités françaises avaient enregistré le retour de 277
revenants.
L’homme, les deux femmes et les neuf
enfants étaient dans un centre de rétention en Turquie avant d’être expulsés, a
précisé l’une de ses sources.
Selon une source judiciaire, l’homme et la
femme de 36 ans étaient partis rejoindre la zone irako-syrienne avec leurs
premiers enfants, tandis que d’autres sont nés sur place. L’homme a également
eu des enfants avec la deuxième femme, elle-même venue dans cette zone avec un
enfant né d’une précédente union.
L'Etat
« ne prend pas ses responsabilités »
« Le département de la
Seine-Saint-Denis accueillera ces enfants à l’aide sociale à l’enfance comme
nous le faisons depuis 2016 », a déclaré à l’AFP le président (PS) du
Conseil départemental, Stéphane Troussel. Une « quarantaine »
d’enfants sont actuellement suivis par les services de la protection de
l’enfance dans ce département, dont dépend l’aéroport de Roissy par lequel se
font la majorité des retours.
« Je déplore que l’Etat soit aux
abonnés absents », a ajouté Stéphane Troussel. « En refusant
d’assumer l’accueil des ressortissants français et de leurs enfants, il ne
permet pas d’anticiper et ne prend pas ses responsabilités », a-t-il dit,
en appelant les autorités à donner au département « les moyens d’assurer
cette mission essentielle ». « Notre expertise est reconnue, il est
temps que la solidarité nationale s’exerce ! »
Lundi, douze enfants de djihadistes
français, dont dix orphelins, qui
étaient retenus dans des camps de déplacés du nord-est de la Syrie, ont été
rapatriés à Paris, dans le cadre de la politique de rapatriements humanitaires
au cas par cas voulue par le gouvernement français.