Soudan: purge d’une centaine d’officiers
Au Soudan, Abdel Fatah al-Burhan, chef du Conseil militaire qui dirige le pays depuis le départ du président Omar el-Béchir, a annoncé, dimanche 9 juin, la mise en retraite d’office d'une centaine d'officiers. La plupart sont des hauts gradés dans le domaine de la sécurité et des renseignements. La junte affirme que cette mesure n'a rien à voir avec les troubles qui agitent le pays et la crise en cours. Les opposants y voient des signes de division à la tête de l'appareil militaire.
Le porte-parole du service de sécurité et du renseignement a indiqué, dimanche, à l'agence soudanaise de presse Suna que cette mesure est « routinière » et qu’elle « s'applique, annuellement, à toutes les forces sécuritaires ».
Réorganisation
Ainsi, selon les différentes déclarations officielles, cette purge qui a touché une centaine de généraux et d’officiers très hauts gradés intervient afin de réorganiser les différents services sécuritaires.
Les protestataires font cependant remarquer que cette décision intervient suite aux informations faisant état de divisions dans les rangs de l'armée et des services de renseignement et qui se sont accrues après le massacre de Khartoum, la semaine dernière, qui a fait plus de 123 morts, selon le Comité central des médecins.
Autre indice de ces tensions entre les forces de sécurité : celui de ces vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrant des militaires et des policiers tués ou blessés par les milices RSF, le jour du massacre.
Deuxième purge
D'autres informations communiquées par l’opposition et impossibles à vérifier pour le moment affirment que le chef de la police aurait démissionné.
Il s’agit de la deuxième purge qui a lieu au Soudan depuis avril dernier. La première avait également visé des dizaines d'officiers dont, à leur tête, Salah Gosh, le chef des services de renseignement lui-même.