Publié par CEMO Centre - Paris
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Manifestation massive à Hongkong contre un projet de loi d’extradition vers la Chine

dimanche 09/juin/2019 - 08:44
La Reference
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HongKong a vécu, dimanche 9 juin, l’une de ses manifestations les plus importantes depuis sa rétrocession à Pékin, en 1997 : des centaines de milliers de personnes ont marché dans les rues de la ville pour dénoncer un projet du gouvernement local de faciliter des extraditions vers la justice de la Chine continentale.

Dans une chaleur étouffante, les manifestants ont, pendant sept heures, défilé dans les rues étroites de l’île principale, formant un cortège impressionnant et brandissant des pancartes rouges sur lesquelles on pouvait notamment lire « Non à l’extradition ».

« Il y a 1,03 million de personnes à la marche d’aujourd’hui », a annoncé un des organisateurs à la foule rassemblée devant le Conseil législatif (LegCo, le « Parlement » local), déclenchant vivats et applaudissements. La police, qui traditionnellement donne des chiffres de participation nettement inférieurs à ceux des organisateurs, a estimé que la marche avait, à son plus fort, rassemblé 240 000 personnes – soit, selon ses chiffres, la deuxième manifestation la plus massive depuis le passage de HongKong en région administrative spéciale.

La marche était en tout cas comparable à une manifestation de 2003, qui avait vu un demi-million de personnes descendre dans les rues, forçant les autorités à renoncer à une loi controversée sur la sécurité nationale. L’opposition au projet de loi rassemble un large front de la société hongkongaise, allant des hommes d’affaires aux avocats et aux étudiants, aux partisans de la démocratisation et aux communautés religieuses.

Critiques contre le système judiciaire chinois

Les participants à la marche ont quitté le parc Victoria, situé sur une île dans le sud de la ville, à 15 heures (9 heures du matin à Paris) pour se diriger vers le Conseil législatif (LegCo) de Hongkong, où le projet de loi doit être débattu à partir de mercredi. Les participants déjà sur place ont scandé « Pas d’extradition vers la Chine, pas de loi maléfique ! », et d’autres ont réclamé la démission de Carrie Lam, la dirigeante de l’exécutif hongkongais.

Le projet de loi sur la question des extraditions vise à simplifier les procédures permettant d’envoyer des suspects vers des pays ou territoires tiers comme la Chine continentale, Macao et Taïwan, en plus des 20 pays avec lesquels Hongkong dispose déjà de conventions d’extradition. Mais c’est la perspective d’extraditions vers la République populaire de Chine qui alarme à Hongkong.

L’ancienne colonie britannique a été rétrocédée à la Chine en 1997 mais avec des garanties sur son autonomie et les libertés, notamment celle de disposer d’un système judiciaire distinct. Que ce soit dans le monde des affaires, au sein des communautés religieuses ou dans des organisations de la société civile, l’équité et la transparence du système judiciaire chinois sont fortement contestées.

 


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