Syrie: 21 combattants prorégime tués dans une attaque jihadiste selon une ONG
Des groupes jihadistes ont lancé une contre-attaque jeudi contre des combattants fidèles au régime tuant 21 d'entre eux dans le nord-ouest de la Syrie, où le pouvoir a poursuivi ses bombardements meurtriers, selon une ONG.
L'assaut dans les limites nord de la province de Hama, voisine de celle d'Idleb, a été lancé par Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) et d'autres groupuscules jihadistes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Depuis fin avril, le régime syrien soutenu par l'armée de l'air de l'allié russe bombarde quasi quotidiennement les secteurs sous contrôle principalement de HTS dans la province d'Idleb ainsi que dans les provinces de Hama, d'Alep et de Lattaquié.
En grande partie aux mains de HTS, la province d'Idleb est l'ultime grand fief des jihadistes en Syrie, pays en guerre depuis 2011.
Après la progression des forces prorégime qui ont repris des secteurs à la faveur des raids et combats au sol, les jihadistes "ont lancé une contre-attaque" et se sont emparés de plusieurs collines, a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Vingt et un combattants des forces prorégime ont été tués dans l'assaut contre le village de Jibine, a-t-il précisé. Quatorze jihadistes ont péri dans les combats qui ont suivi.
Selon l'agence officielle Sana, "les groupes terroristes ont tiré des roquettes sur des villages" du nord de la province de Hama, endommageant plusieurs habitations.
La télévision d'Etat a affirmé que l'armée syrienne avait repoussé les assauts sur les villages de Tal Maleh et Jibine.
Dans le même temps, le régime a poursuivi ses raids aériens sur la province d'Idleb et des zones proches, a précisé l'OSDH, en faisant état d'un civil tué.
Si le régime n'a pas annoncé une offensive à proprement parler contre HTS, il poursuit ses bombardements et livre des combats au sol, grignotant des zones dans la région.
Plus de 300 civils ont été tués depuis fin avril, selon l'OSDH. Au moins 24 hôpitaux et cliniques, mais aussi 35 écoles, ont été touchés par les bombardements, selon l'ONU. Plus de 270.000 personnes ont été déplacées.
L'escalade à Idleb est la plus grave depuis que Moscou et Ankara, parrain de certains groupes rebelles, ont annoncé en septembre 2018 un accord sur une "zone démilitarisée" devant séparer les territoires jihadistes et insurgés des zones gouvernementales attenantes.
Cet accord, censé faire éviter à la province une offensive d'envergure du régime, n'a été que partiellement appliqué, en raison du refus des jihadistes de se retirer de la zone tampon.
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations, le conflit en Syrie a fait plus de 370.000 morts.
Avec l'appui de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah libanais, le régime a repris près de 60 % du territoire.