Publié par CEMO Centre - Paris
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"El Margea" interviewe avec un prédicateur salafiste (2/2) "Al Tarfawi": Les partis islamiques ressemblent au " Wilayat Al Faqih" en Iran

jeudi 28/juin/2018 - 12:30
La Reference
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Interviewé par: Abdel Rahmane Sakr

Le prédicateur salafiste Seif Al Nasr Ali Issa, alias "Abou Hossam El Dine Al Tarfawi" a considéré que les partis politiques de façades islamiques en Egypte contredisent à l'Islam puisque  pas encore mûris en plus qu'ils ne se coopèrent pas avec ses antagonistes en termes de doctrine et de pensée. Il estime que ces partis sont le noyau des organisations armées qui s'imposent quand l'Etat s'affaiblit sous prétexte de protéger le peuple. Il s'agit de la même approche qu'adopte "Wilayat Al Faqih" en Iran.

Le spécialiste en sciences islamiques et littéraires, "Al Tarafawi" a révélé dans la seconde partie de son interview avec "El Marea": "Pas de problème puisque ces partis politiques visent à promouvoir l'Etat et la société ainsi qu’ à contribuer aux activités culturelles et de services pour sensibiliser le peuple, ou à participer avec l'Etat à élaborer des législations équitables ainsi qu'à dresser des plans pour l'intérêt du peuple". Que ce soit des partis politiques et autres, l'essentiel est de réaliser ses desseins, a-t-il noté.

Et de renchérir: "Le nom islamique est un adjectif religieux. Dès qu'il s'attribue à un parti politique il adresse un message à savoir il est le seul à s'intéresser de l'Islam et son fidèle gardien alors que les autres sont nuls".

En réponse à une question sur s’il a adhéré à n'importe quel groupe existant sur la scène, Al Tarfawi a mentionné: "Que Dieu m'en préserve, car de pareils partis et organisations ne sont que des groupes qui ont dévié la voie de la vraie Islam. J'ai de nombreuses positions vis-à-vis desdits groupes depuis 1989 et j'ai fait l'objet de vagues de diffamation et de calomnie de leur part et à leur tête Al Ikhwan, Al Djamaa islamique, Al Takfir Wal Higra et Al Tabligh wal Dawa.  

"Al Tarfawi" et "Rasslan"

Quant à son avis sur le prédicateur salafiste Mohamed Said Rasslan, Al "Tarfawi"  estime que "Rasslan" est un savant mais il lui a regretté de s'être autoproclamé juge et bourreau, et d'avoir critiqué amèrement ses opposants à tel point que ses disciples vont même jusqu'à le considérer comme exemple à suivre en s'attaquant aux opposants de leur cheikh.

Et Tarafawi de poursuivre que Rassalan est tombé dans le piège des contradictions et s'est écarté de la doctrine des prédécesseurs. Ses adeptes accusés du fanatisme suivent la doctrine des Khawaregs dans l'accusation des gens d'hérésie, de débauche et de déviation. Pour ce,  en Libye, on les voit juger que c'est halal de tuer leurs opposants. Chose qui tire la sonnette d'alarme. Parmi les choses intruses  à l'Oumma de l'Islam, on peut citer la distinction entre le gouverneur militaire et le gouverneur civil. La majorité des gouverneurs musulmans sont des dirigeants militaires, même le Prophète Mohamet, Paix et Salut sur lui. Un gouverneur militaire est beaucoup plus sage qu'un gouverneur civil.

Abou Hossam a révélé que le soufisme est une doctrine qui s'est répartie en trois genres:

Premièrement: Le soufisme des philosophes. Ce sont ceux qui sont influencés par la philosophie grecque et les cultes de Bouddhisme et d'Hindouisme. Ils ont mélangé entre l'Islam et les autres religions, citons par exemple Ebn Arabi, Zl Halag, El Sahroudi et  Ebn El Fared.

Deuxièmement: Le soufisme de mélange. Il s'agit de tout ceux qui sont influencés par le chiisme et la sanctification des awliyaas et s'intéressent aux  visites des cimetières. Ce type de soufisme est tout à fait loin des préceptes de l'Islam et se caractérise par l'ignorance.  

Troisièmement: Le soufisme de l'essence. Ce sont ceux qui s'intéressent de l'âme humaine, de l'état des cœurs tout en respectant le Coran et la Sunna.

Les politiques islamiques

Sur la politique islamique relative à la Charia, Al Tarfawi a souligné qu'elle se focalise sur la répression des vices et la réalisation des intérêts. La politique islamique ajoute un 3e axe lequel est de fixer une peine légale si c'est possible.

Et Al Tarafawi de poursuivre: "Quelle est la différence entre l'exagération et l'abandon ? » L'exagération, c'est de dépasser le seuil de la modération en termes de pensée et d'action alors que l'abandon, c'est de délaisser l'intérêt, ce qui provoquerait du mal que ce soit au niveau des affaires religieuses et de vie. Tous les deux sont détestés du fait qu'il porte atteinte à l'Homme et à la société toute entière.

En ce qui concerne le rôle du prêcheur, Al Tarafawi a noté: "Un prédicateur doit être chevronné dans tous les domaines  à charge de spécialisation. La plupart des prêcheurs ne sont pas qualifiés de travailler politique, puisque nécessitant un grand savoir et compétence.

Il a également souligné qu'il n'y a ni de soi-disant Islam modéré ni d'Islam fanatique. C'est la religion du Dieu avec tout ce qu'il comprend de miséricorde, de justice et de bonheur. "Il existe un musulman fanatique qui exagère dans ses pensées et ses actions, un autre qui néglige et un autre modéré qui  avance sur les traces du Prophète Mohamed sans excès ou laxisme", a-t-il clarifié.

Le rôle des institutions de l'Etat

Al Tarafawi a conclu son discours en parlant des institutions religieuses de l'Etat et son devoir envers la société et la lutte contre le terrorisme.

Il a indiqué qu'Al Azhar est une institution religieuse séculaire qui comprend un parterre d'oulémas de grand gabarit, mais la plupart d'entre eux sont méconnus parce qu'ils n'apparaissent pas beaucoup à l'écran.

 Certains oulémas fanatiques, qui s'intéressent aux shows médiatiques, au lieu de donner une bonne image de l'Islam, la déforment.

Quant au ministère des Waqfs, il estime qu'ils jouent un rôle passif parce que ses ulémas ne sont bien qualifiés et ne servent à rien à l'exception de peu nombreux d'entre eux.  Il a appelé à mettre au point un plan sérieux avec un bon budget destinée à  promouvoir le rôle du ministère et de ses oulémas.

Quant à Dar Al Ifta, Al Tarafawi a estimé les larges contributions de la Maison de l'avis religieux dans la vie de l'homme mais elle doit faire l'objet d'une révolution de telle sorte à ouvrir dans chaque recoin de l'Egypte une maison de l'avis religieux.

Il est impérieux de soutenir les sociétés des affaires religieuses comme Al Djamiaya Al Chareya, Ansar Al Sunna Al Mohamadeya, l'institution d'Al Islah à Mansoura et de promouvoir  leurs rôles dans la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme.

Il a jugé que Al Dawa islamique commence une nouvelle ère mais la présence de tels groupes déviés entrave sa démarche et déforment tout ce qui leur contredit.

A propos de la Djamaa d'Al Ikhwan, Al Tarfawi a assuré qu'en étudiant leur histoire, on constante qu'elle est un produit sioniste ayant pour principal but de diviser l'Etat en petit Etat pour affaiblir la capacité des Musulmans.

Al Ikhwan, l'arbre des Djihadistes

                                       

 Al Tarafawi a ajouté qu'Al Ikhwan a donné naissance à Al Djamaa d'Al Djihad, Al Djamaa islamique, Djamat Youssef Al Badri, Al Chawqine, Al Takfir Wal Hijra, Al Faneya Al Askareya, et d'autres mouvements qui suivent la même pensée d'Al Khawareg.

Al Ikhwan n'avait jamais des fins religieuses, ils se servent de la religion comme masque derrière lequel ils dissimulaient leurs vrais visages pour aboutir à leurs fins, a-t-il noté tout en observant qu'au fil de l'Histoire, leurs fins tombent toujours dans l'eau.

Et de rajouter qu'Al Ikhwan n'a jamais bâti une seule mosquée de leur propre fonds. Ils exploitent les associations pour colleter des dons pour soutenir leur tanzim. Ils ne font que semer la zizanie et dissension parmi la nation et diffuser les mensonges. Il s'ingénie à dénaturer l'Histoire en glorifiant leurs adeptes et déformant leurs opposants. Leur pensée se base essentiellement sur la coopération avec l'ennemi contre les pays musulmans pour aboutir en fin de compte à leurs fins.

"Ebn Taymeya est l'ennemi de tout pervers et égaré", a estimé le prêcheur salafiste tout en niant l'exagération de Cheikh Al Islam Ebn Taymeya considérant que sa doctrine est le parfait. Il n'a jamais jugé mécréant n'importe quel musulman, il suffit que Dar Al Ifta adopte sa fatwa. 

"Je ne juge pas mécréant le mécréant même", tel est le propos de Ebn Taymeya , a souligné Al Tarafawi qui a proposé que les libres et les recherches d'Ebn Taymeya doivent être devenir  une partie intégrante des cursus scolaire comme outil pour lutter contre l'extrémisme  et le terrorisme.
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