"El Margea" interviewe avec un prédicateur salafiste (2/2) "Al Tarfawi": Les partis islamiques ressemblent au " Wilayat Al Faqih" en Iran
Interviewé
par: Abdel Rahmane Sakr
Le prédicateur salafiste
Seif Al Nasr Ali Issa, alias "Abou Hossam El Dine Al Tarfawi" a
considéré que les partis politiques de façades islamiques en Egypte
contredisent à l'Islam puisque pas encore mûris en plus qu'ils ne se
coopèrent pas avec ses antagonistes en termes de doctrine et de pensée. Il
estime que ces partis sont le noyau des organisations armées qui s'imposent
quand l'Etat s'affaiblit sous prétexte de protéger le peuple. Il s'agit de la
même approche qu'adopte "Wilayat Al Faqih" en Iran.
Le spécialiste en sciences
islamiques et littéraires, "Al Tarafawi" a révélé dans la seconde
partie de son interview avec "El Marea": "Pas de problème
puisque ces partis politiques visent à promouvoir l'Etat et la société ainsi
qu’ à contribuer aux activités culturelles et de services pour sensibiliser le
peuple, ou à participer avec l'Etat à élaborer des législations équitables
ainsi qu'à dresser des plans pour l'intérêt du peuple". Que ce soit des
partis politiques et autres, l'essentiel est de réaliser ses desseins, a-t-il
noté.
Et de renchérir: "Le
nom islamique est un adjectif religieux. Dès qu'il s'attribue à un parti
politique il adresse un message à savoir il est le seul à s'intéresser de
l'Islam et son fidèle gardien alors que les autres sont nuls".
En réponse à une question
sur s’il a adhéré à n'importe quel groupe existant sur la scène, Al Tarfawi a
mentionné: "Que Dieu m'en préserve, car de pareils partis et organisations
ne sont que des groupes qui ont dévié la voie de la vraie Islam. J'ai de
nombreuses positions vis-à-vis desdits groupes depuis 1989 et j'ai fait l'objet
de vagues de diffamation et de calomnie de leur part et à leur tête Al Ikhwan,
Al Djamaa islamique, Al Takfir Wal Higra et Al Tabligh wal Dawa.
"Al
Tarfawi" et "Rasslan"
Quant à son avis sur le
prédicateur salafiste Mohamed Said Rasslan, Al "Tarfawi" estime
que "Rasslan" est un savant mais il lui a regretté de s'être
autoproclamé juge et bourreau, et d'avoir critiqué amèrement ses opposants à
tel point que ses disciples vont même jusqu'à le considérer comme exemple à
suivre en s'attaquant aux opposants de leur cheikh.
Et Tarafawi de poursuivre
que Rassalan est tombé dans le piège des contradictions et s'est écarté de la
doctrine des prédécesseurs. Ses adeptes accusés du fanatisme suivent la
doctrine des Khawaregs dans l'accusation des gens d'hérésie, de débauche et de
déviation. Pour ce, en Libye, on les voit juger que c'est halal de tuer
leurs opposants. Chose qui tire la sonnette d'alarme. Parmi les choses
intruses à l'Oumma de l'Islam, on peut citer la distinction entre le gouverneur
militaire et le gouverneur civil. La majorité des gouverneurs musulmans sont
des dirigeants militaires, même le Prophète Mohamet, Paix et Salut sur lui. Un
gouverneur militaire est beaucoup plus sage qu'un gouverneur civil.
Abou Hossam a révélé que
le soufisme est une doctrine qui s'est répartie en trois genres:
Premièrement: Le soufisme
des philosophes. Ce sont ceux qui sont influencés par la philosophie grecque et
les cultes de Bouddhisme et d'Hindouisme. Ils ont mélangé entre l'Islam et les
autres religions, citons par exemple Ebn Arabi, Zl Halag, El Sahroudi et
Ebn El Fared.
Deuxièmement: Le soufisme
de mélange. Il s'agit de tout ceux qui sont influencés par le chiisme et la
sanctification des awliyaas et s'intéressent aux visites des cimetières.
Ce type de soufisme est tout à fait loin des préceptes de l'Islam et se
caractérise par l'ignorance.
Troisièmement: Le soufisme
de l'essence. Ce sont ceux qui s'intéressent de l'âme humaine, de l'état des
cœurs tout en respectant le Coran et la Sunna.
Les politiques
islamiques
Sur la politique islamique
relative à la Charia, Al Tarfawi a souligné qu'elle se focalise sur la
répression des vices et la réalisation des intérêts. La politique islamique
ajoute un 3e axe lequel est de fixer une peine légale si c'est possible.
Et Al Tarafawi de
poursuivre: "Quelle est la différence entre l'exagération et
l'abandon ? » L'exagération, c'est de dépasser le seuil de la
modération en termes de pensée et d'action alors que l'abandon, c'est de
délaisser l'intérêt, ce qui provoquerait du mal que ce soit au niveau des
affaires religieuses et de vie. Tous les deux sont détestés du fait qu'il porte
atteinte à l'Homme et à la société toute entière.
En ce qui concerne le rôle
du prêcheur, Al Tarafawi a noté: "Un prédicateur doit être chevronné dans
tous les domaines à charge de spécialisation. La plupart des prêcheurs ne
sont pas qualifiés de travailler politique, puisque nécessitant un grand savoir
et compétence.
Il a également souligné
qu'il n'y a ni de soi-disant Islam modéré ni d'Islam fanatique. C'est la
religion du Dieu avec tout ce qu'il comprend de miséricorde, de justice et de
bonheur. "Il existe un musulman fanatique qui exagère dans ses pensées et
ses actions, un autre qui néglige et un autre modéré qui avance sur les
traces du Prophète Mohamed sans excès ou laxisme", a-t-il clarifié.
Le rôle des
institutions de l'Etat
Al Tarafawi a conclu son
discours en parlant des institutions religieuses de l'Etat et son devoir envers
la société et la lutte contre le terrorisme.
Il a indiqué qu'Al Azhar
est une institution religieuse séculaire qui comprend un parterre d'oulémas de
grand gabarit, mais la plupart d'entre eux sont méconnus parce qu'ils
n'apparaissent pas beaucoup à l'écran.
Certains oulémas
fanatiques, qui s'intéressent aux shows médiatiques, au lieu de donner une
bonne image de l'Islam, la déforment.
Quant au ministère des
Waqfs, il estime qu'ils jouent un rôle passif parce que ses ulémas ne sont bien
qualifiés et ne servent à rien à l'exception de peu nombreux d'entre eux.
Il a appelé à mettre au point un plan sérieux avec un bon budget destinée à
promouvoir le rôle du ministère et de ses oulémas.
Quant à Dar Al Ifta, Al
Tarafawi a estimé les larges contributions de la Maison de l'avis religieux
dans la vie de l'homme mais elle doit faire l'objet d'une révolution de telle
sorte à ouvrir dans chaque recoin de l'Egypte une maison de l'avis religieux.
Il est impérieux de
soutenir les sociétés des affaires religieuses comme Al Djamiaya Al Chareya,
Ansar Al Sunna Al Mohamadeya, l'institution d'Al Islah à Mansoura et de
promouvoir leurs rôles dans la lutte contre l'extrémisme et le
terrorisme.
Il a jugé que Al Dawa
islamique commence une nouvelle ère mais la présence de tels groupes déviés
entrave sa démarche et déforment tout ce qui leur contredit.
A propos de la Djamaa d'Al
Ikhwan, Al Tarfawi a assuré qu'en étudiant leur histoire, on constante qu'elle
est un produit sioniste ayant pour principal but de diviser l'Etat en petit
Etat pour affaiblir la capacité des Musulmans.
Al Ikhwan,
l'arbre des Djihadistes
Al Tarafawi a ajouté
qu'Al Ikhwan a donné naissance à Al Djamaa d'Al Djihad, Al Djamaa islamique,
Djamat Youssef Al Badri, Al Chawqine, Al Takfir Wal Hijra, Al Faneya Al
Askareya, et d'autres mouvements qui suivent la même pensée d'Al Khawareg.
Al Ikhwan n'avait jamais
des fins religieuses, ils se servent de la religion comme masque derrière
lequel ils dissimulaient leurs vrais visages pour aboutir à leurs fins, a-t-il
noté tout en observant qu'au fil de l'Histoire, leurs fins tombent toujours
dans l'eau.
Et de rajouter qu'Al
Ikhwan n'a jamais bâti une seule mosquée de leur propre fonds. Ils exploitent
les associations pour colleter des dons pour soutenir leur tanzim. Ils ne font
que semer la zizanie et dissension parmi la nation et diffuser les mensonges.
Il s'ingénie à dénaturer l'Histoire en glorifiant leurs adeptes et déformant
leurs opposants. Leur pensée se base essentiellement sur la coopération avec
l'ennemi contre les pays musulmans pour aboutir en fin de compte à leurs fins.
"Ebn Taymeya est
l'ennemi de tout pervers et égaré", a estimé le prêcheur salafiste tout en
niant l'exagération de Cheikh Al Islam Ebn Taymeya considérant que sa doctrine
est le parfait. Il n'a jamais jugé mécréant n'importe quel musulman, il suffit
que Dar Al Ifta adopte sa fatwa.