Le site Islamisation soutient Abdelréhim Ali contre les critiques du site pro-qatari Mondeafrique
vendredi 31/mai/2019 - 05:41
Un chercheur français : « Abdelréhim Ali a montré l’influence des fonds qataris sur l’élite française »
Le site Mondeafrique a révélé la visite secrète d’Al-Qaradawi à Tel-Aviv en 2010, et aujourd’hui défend le Qatar et attaque l’Egypte et l’Arabie saoudite
Plus de 170 mosquées sont sous le contrôle des Frères en France, et Mondeafrique affirme que la confrérie terroriste « n’a aucune présence en France »
Les articles publiés par le directeur du CEMO et PDG d’Al-Bawaba news, Abdelréhim Ali, en réponse aux propos fallacieux du site Mondeafrique, dirigé par Nicholas Beau, ont suscité diverses réactions en France. Joachim Véliocas, chercheur spécialiste de l’Islam politique, vient de publier un article sur le site Islamisation dans lequel il met en avant le caractère erroné des informations publiées sur Mondeafrique. Celui-ci a commis deux erreurs selon le chercheur, en affirmant que les Frères musulmans n’ont aucune présence en France, et que les Etats-unis n’ont pas soutenu la Confrérie durant le printemps arabe. Dans ses articles, Abdelréhim Ali, avait révélé la grande transformation dans les positions de Mondeafrique et de Nicholas Beau. Alors qu’il y a quelques années, celui-ci attaquait le Qatar et ses relations avec Israël, il se pose aujourd’hui en défenseur de l’émirat, attaquant l’Egypte et les Emirats arabes-unis.
Voici l’intégralité du texte de Joachim Véliocas publié sur le site Islamisation
Pour Mondafrique des cadres des Frères Musulmans ne sont pas installés en France et les Etats-Unis ne les aidèrent pas
Mise en ligne le 29 mai 2019
La rédaction de Mondafrique dirigé par Nicolas Beau (à gauche sur la photo) a publié un article à chargecontre le Centre des études du Moyen-Orient, basé à Paris avec un réseau d’analystes et de contributeurs vivant au Caire, en France et aux Etats-Unis. Alors que ce site avait ces dernières années publié des articles intéressants, il affirme des énormités comme celle que les Etats-Unis n’auraient pas aidé les Frères Musulmans lors des printemps arabes. Deuxième énormité, aucun cadre des Frères Musulmans ne vivrait en France. Aussi, de basses attaques contre le président du CEMO, Abdel Rahim Ali, spécialiste de l’islamisme et député au parlement égyptien n’honorent pas ses auteurs, d’autant qu’elles s’appuient sur les ragots des journaux de gauche comme le JDD, avec des citations déformées. Monsieur Ali a largement répondu aux élucubrations de Mondafrique ici.
Une phrase de Mondafrique a retenu notre attention :
« Paris serait menacé par l’installation du fameux Tanzim al-dawli, l’organisation internationale des Frères. Depuis, manque de chance, aucun spécialiste sérieux des Frères musulmans n’a vu la plus petite implantation du siège de la confrérie s’établir dans la capitale française. D’autant qu’une telle “révélation“ aurait mérité quelques précisions : à quelle adresse se sont-ils installés, et quelles sont les personnalités de la Confrérie venues s’établir sur les bords de la Seine ? » .
Le CEMO ne limite évidemment pas son inquiétude à l’installation des Frères Musulmans à Paris, mais dans tout l’hexagone. Aussi, les Frères, forcés à la clandestinité, n’ont pas un organigramme officiel par pays, ça serait très mal comprendre son fonctionnement. Le CEMO travaille beaucoup sur l’implantation des Frères Musulmans et de leurs soutiens en France, et après avoir vu cette vidéo, on relira avec d’autres lunettes la citation ci-dessus :
Toutes les grandes mosquées contrôlées par des cadres des Frères Musulmans en France sont analysées dans l’essai Mosquées Radicales, ce qu’on y dit, ce qu’on y lit (éditions DMM, 2016). Rappelons que 170 mosquées sont contrôlées par l’UOIF, branche française de la confrérie égyptienne, et que ses cadres ont dû préter le serment d’allégeance à la confrérie (bai’ah) ainsi que l’ont révélé les repentis Mohamed Louizi et Farid Abdelkrim, pour ne citer qu’eux.
Le supposé « complot » de l’aide américaine aux Frères Musulmans
Pour ce qui est de l’aide américaine aux Frères Musulmans sous l’administration Obama, notamment par l’ambassadrice des Etats-Unis Anne Patterson, elle est notoire et on lira avec intérêt le livre Histoire secrète des Frères Musulmans (éditions Ellipses, 2015) de Chérif Amir qui décrit par le menu cette bienveillance. Cette collusion a d’ailleurs valu à madame Patterson de quitter précipitamment son poste en 2013 sous la pression populaire des égyptiens anti-Morsi, épisode conté par Raymond Ibrahim du Gatestone Intitute.
Pour l’aide américaine aux Frères Musulmans en Tunisie il faut lire l’excellent essai du professeur Mezri Haddad, ancien ambassadeur de la Tunisie à l’Unesco , La Face cachée de la révolution tunisienne (Apopsix, 2012).
Parler de « complotisme » pour ces faits bien connus des spécialistes, mais aussi pour la bienveillance israélienne avec l’insurrection islamiste « anti Bachar », alors qu’Israel a par exemple soigné les combattants djihadistes sur son sol, laisse pantois. Même le très prudent magazine Le Point s’en fit l’écho :
« un rapport des observateurs de l’ONU dans le Golan, adressé en mars 2015 au Conseil de sécurité, révélait cette fois sérieusement l’existence d’« échanges » entre Israël et la rébellion syrienne entre novembre 2014 et mars 2015. D’après le document, des « individus armés » ont « traversé la ligne de cessez-le-feu » à plusieurs reprises, et se sont « approchés de la barrière technique (israélienne, NDLR) en ayant parfois des échanges avec les forces de défense israéliennes ». Les agents onusiens ont également indiqué être noté des transferts de blessés et des allers et venues de camions, dont certains ont été chargés de sacs avant de repartir vers la Syrie. Ils seraient ainsi au moins 2 000 Syriens à avoir été soignés au cours des trois dernières années dans les hôpitaux israéliens. » Source
Il fut un temps où le directeur de la rédaction de Mondafrique, Nicolas Beau, pointait les connivences entre Doha et Tel Aviv , ou la visite secrète de Qaradawi en Israel en 2010. Notamment dans son excellent livre Le vilain petit Qatar (Fayard, 2013). Abdel Rahim Ali rafraichit la mémoire de Nicolas Beau ici.
Joachim Véliocas, directeur de l’Observatoire de l’islamisation, et analyste au CEMO, adresse son soutien au docteur et député Abdel Rahim Ali et le félicite pour son engagement contre la confrérie des Frères Musulmans sur le sol européen. Il lui laisse le soin de justifier la présence de Nicolas Beau dans certains numéros de la revue du CEMO, n’étant pas au courant de la nature de leur collaboration passée.