Pour Le Drian, les djihadistes français condamnés à mort en Irak ont bénéficié de procès « équitables »
Sept Français ont été condamnés à mort pour
appartenance à l’organisation terroriste. La France tente de leur faire éviter
la peine de mort.
Le
ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a estimé,
mercredi 29 mai, que les sept Français condamnés à la peine de mort en Irak pour appartenance à
l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) avaient bénéficié
d’un « procès équitable ».
« Je
voudrais vous dire, contrairement à ce que j’entends ici et là : le procès
est équitable », a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale,
alors que les avocats des familles dénoncent une justice expéditive en Irak et
réclament leur jugement en France. Le chef de la diplomatie française a affirmé
que les droits de la défense étaient parfaitement respectés et souligné que les
accusés bénéficiaient de l’assistance consulaire de la France.
« Les
audiences sont publiques, les procès sont conduits par un magistrat du siège,
assisté de deux assesseurs, a-t-il précisé. Le
réquisitoire est conduit par un procureur. Un greffier consigne en direct
l’intégralité des débats. L’avocat est présent et, s’il y a un problème de
traduction, l’ambassade elle-même fournit les interprètes. Le juge énonce
les charges en début d’audience, le prévenu se voit offrir la parole tout au
long de l’audience, l’avocat intervient quand il le souhaite. »
Sept
ressortissants « bien connus de nos services »
Un tribunal de Bagdad a condamné à mort
mercredi Yassine Sakkam pour appartenance à l’EI, portant à sept le nombre de
Français ayant écopé en quatre jours de la peine capitale dans ce pays. Il
s’agit de « terroristes, bien connus de nos services », a
lancé Jean-Yves Le Drian. « Ces sept ressortissants, et il y en
aura sans doute d’autres, sont bien connus de nos services pour action
terroriste contre notre pays », a-t-il ajouté.
« L’assistance consulaire leur est
aussi apportée si bien que tout au long de la procédure, que ce soit dans la
période d’emprisonnement, de détention, dans la période du procès et après le
procès, nos services consulaires sont là, sont présents, assistent, constatent
le bon déroulement des opérations, a
précisé Jean-Yves Le Drian. On les aide à faire leur recours auprès des
autorités irakiennes ».
Les ONG dénoncent régulièrement une « parodie
de justice » en Irak. « Ces procès ne cherchent pas
du tout à comprendre les actes individuels ou à remettre les victimes au
centre. Ils sont plutôt une sorte de tampon judiciaire pour exécuter des
membres suspectés de Daech [acronyme arabe de l’EI] »,
déclarait récemment Nadim Houry, de Human Rights Watch (HRW).
« Totalement opposés » à la peine de
mort
Le chef de la diplomatie française a
réitéré, par ailleurs, l’opposition de la France à
la peine de mort,
même si Paris souhaite que les djihadistes français soient jugés sur le lieu de
leur crime et s’oppose à leur retour en France.
« La question de la peine de mort
reste intacte, nous y sommes totalement opposés. C’est un principe intangible,
mais ça vaut pour l’Irak comme ça vaut pour les Etats-Unis, comme ça vaut
d’ailleurs pour les pays qui aujourd’hui ont en charge huit condamnés à mort en
plus des sept dont nous parlons », a-t-il ajouté en référence notamment à l’Indonésie.
Un Français a été condamné à la
peine de mort pour trafic de droguele 20 mai par un tribunal indonésien, rejoignant
ainsi un autre Français dans le couloir de la mort en Indonésie, Serge Atlaoui,
condamné en 2007 également pour trafic de drogue et toujours incarcéré.