Moins connue que celle de 1871, l’insurrection de 1856-1857 est la première d’une longue série dans l’histoire kabyle (1871, 1963, 2001). Une partie des chroniques politico-militaires de Joseph Nil Robin s’y rattachent. Ce saint-cyrien (1837-1918) a retracé la période allant de la conquête de l’Algérie, en 1830, à la répression de l’insurrection de 1871, grâce à un travail d’archiviste minutieux. Délié de l’obligation de réserve au moment de la publication de ses textes, Robin, qui a participé à l’entreprise coloniale en tant qu’officier, livre une précieuse analyse de la stratégie française en Algérie. Hésitant et parfois même contradictoire, l’état-major ne semble pas saisir la volonté politique venant d’Alger. L’autre intérêt de cette œuvre est de montrer les mêmes hésitations du côté kabyle, dès le début de l’agression militaire française. Entre allégeances changeantes et absence de véritable tactique militaire, on comprend mieux l’échec de cette insurrection.