En avril 2019,
l’Unicef alertait l’opinion publique sur les dangers que courent près d’un
demi-million d'enfants face à la violence des combats à Tripoli. L’organisation
réclamait que les belligérants protègent les enfants des combats, mais aussi de
tout enrôlement dans les forces armées, selon le respect des lois
internationales. Le communiqué de l’Unicef précisait : "Les attaques contre l'éducation, les
soins et l’accès à l’eau sont toutes de graves violations aux droits de
l’enfant."
Ainsi,
l’année scolaire a été suspendue dans tous les établissements scolaires situés
dans les zones de combats, indique l'AFP. Sept écoles sont également utilisées
pour accueillir des familles déplacées. Cela concerne plus de 120 000
enfants à Tripoli. Quand les établissements ne sont pas fermés, ce sont les
enseignants qui sont absents, dans l’incapacité de se rendre au travail en
raison des tirs.
Les lycéens sont évidemment les plus
impactés par cette situation. Beaucoup ont peur de perdre leur année scolaire
en raison du retard pris. "Nous sommes en retard dans le programme
et je ne sais même pas où se dérouleront les épreuves de fin d'année ni comment
on comptabilisera ma moyenne générale", explique à l’AFP Mayar Mostafa, élève de terminale. La
famille de Mayar a fui les combats et abandonné sa maison dans la banlieue sud.
Solidarité
Dans les zones sous contrôle gouvernemental, les cours
sont suspendus pour toute la durée du ramadan. Pour la suite, on verra. Alors,
en solidarité, certaines écoles dans les quartiers épargnés accueillent les
élèves pour des cours de rattrapage. Ahmad, en terminale n’avait pas eu cours
depuis six semaines, lycée fermé. Ces cours sont, pour lui, inespérés.
Car ce sont les plus motivés qui viennent,
confirme à l'AFP Gofrane Ben Ayad, professeure d’anglais, bénévole. "Ce qui est remarquable, c'est que la plupart de ces
élèves sont brillants et ont montré leur capacité à apprendre malgré les effets
psychologiques de leur déplacement forcé" .