Les mineurs doivent être rapatriés de Syrie, dit le Conseil de l’Europe
Les Etats européens doivent rapatrier leurs ressortissants
mineurs détenus
dans le camp d’Al Hol, en Syrie, où 73.000 personnes vivent dans des conditions
«sordides et dangereuses», dit la commissaire aux droits de l'homme du Conseil
de l'Europe. Dunja Mijatovic se réfère dans une déclaration publiée mardi à
Strasbourg à un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour
souligner que 90% des partisans de l’Etat islamique, enfermés dans ce camp du
nord-est de la Syrie, sont des femmes et des enfants «dont beaucoup n’ont pas
plus de six ans».
Selon l’OMS, on y dénombrait 249 morts au
11 avril, pour 80% des enfants en bas âge, décédés de malnutrition, de plaies
infectées, de brûlures et de diarrhées aiguës. «Dans ce contexte, j’exhorte les
Etats membres du Conseil de l’Europe à prendre toutes les mesures nécessaires
pour assurer le rapatriement en urgence de leurs ressortissants mineurs du camp
d’Al Hol», déclare Dunja Mijatovic. «Je les exhorte également à envisager le
rapatriement de leurs mères, dans le respect de l’intérêt supérieur de
l’enfant», ajoute-t-elle en précisant que «rien n’empêche» les Etats de
traduire ces femmes en justice si nécessaire.
La France pratique une politique de
rapatriement «au cas par cas» de ses quelque 150 ressortissants, majoritairement
des enfants, qui seraient détenus dans le nord-est de la Syrie, selon des
sources françaises. Les appels se sont multipliés ces dernières semaines pour
presser Paris d’accepter le retour de tous les mineurs, si possible accompagnés
de leur mère. L’ancien président socialiste François Hollande a notamment
plaidé en ce sens. Le 6 mai dernier, les grands-parents de deux jeunes enfants
français de djihadistes, blessés en Syrie, ont saisi la Cour européenne des
droits de l'homme (CEDH) dans le but de faire condamner la France pour refus de
les rapatrier.