Désolé, Mondafrique… Votre crédit est épuisé Les mensonges de Nicolas Beau et le lobby qatari (1-3) Abdelrahim Ali
Soudain, le journaliste français Nicolas Beau a changé radicalement de position et utilisé le site Mondafrique pour lancer une attaque délibérée dans le moment choisi, la langue et le style, contre le Centre d’Etudes du Moyen-Orient à Paris (CEMO) et son président, le chercheur Abdelrahim Ali.
Al-Bawwaba présente les éléments les plus importants de cette attaque, et cela avec une parfaite transparence, pour que le lecteur découvre par lui-même l’énormité des contradictions dans les propos du site Mondafrique.
Nicolas Beau a ainsi prétendu que le CEMO avait été fondé pour soutenir les positions de l’Egypte et des Emirats contre leurs ennemis et accusé Abdelrahim Ali d’ « attaque contre le lobby sioniste et d’alliance avec Marine Le Pen » ! Et il met en doute les capacités et la crédibilité du Centre, affirmant : « Le CEMO tente d’apparaître comme jouissant d’un soutien de la part des experts et des spécialistes importants ».
Il indique que Abdelrahim Ali est « obsédé par l’idée d’un complot frériste contre son pays et l’Europe », puis il pose une question : « Pourquoi Abdelrahim Ali a-t-il ouvert son centre à Paris ? » et y répond en affirmant qu’il craint « que la France ne se transforme en terrain d’action pour l’Organisation internationale des Frères… Et la vérité est que nous n’avons vu aucun cadre des Frères s’étant installé à Paris durant cette période et ayant eu des activités ou ayant installé des sièges sur les rives de la Seine ». Nicolas Beau et le site Mondafrique se sont tus, mais nous avons une position à adopter vis-à-vis d’eux.
Depuis qu’il s’est présenté à mon bureau en juillet 2017 en compagnie d’une jeune ne dépassant pas 20 ans pour la recommander à l’occasion d’un voyage au Caire qu’elle voulait faire, je ne lui ai pas fait confiance… Pourquoi ? Car l’homme a fondé sa réputation sur un livre dont le titre est : « Le vilain petit Qatar : cet ami qui nous veut du mal ». Mais lorsque j’ai tenté de parler du livre et des secrets qu’il contient, je l’ai vu tergiverser comme s’il cherchait à fuir une chose qu’il ne voulait pas aborder.
Quelques semaines après cette rencontre, l’homme m’a contacté à nouveau pour nous rencontrer à un déjeuner. Et nous nous sommes rencontrés, avec monsieur Ahmed Youssef directeur du Centre, au restaurant face à mon bureau avenue Marceau. L’homme m’a demandé de l’aider à se rendre au Caire pour y avoir divers entretiens avec de hauts responsables. Il m’a affirmé, sans que j’en sois convaincu, qu’il était prêt à s’en tenir aux questions qui auront fait l’objet d’un accord, et qu’il était parfaitement conscient du rôle joué par le régime en Egypte pour contrer les mouvements terroristes.
Je lui ai promis de travailler sur ce projet lorsque la situation se serait calmée et que l’on trouverait l’occasion de faire ces entretiens. Et il a promis de coopérer avec nous au CEMO et nous a donné le droit, en présence de Ahmed Youssef de recourir à ses articles publiés sur son site et à les republier sur le site d’Al-Marga’… à la différence des autres auteurs de la revue et du site qui étaient liés à nous par des contrats écrits clairs et précis… L’homme a alors invoqué le fait qu’il travaillait à un projet dont il n’a pas révélé les détails, et qui l’empêchait à ce moment-là de coopérer avec nous de manière officielle par le biais d’un contrat écrit.
Puis il a demandé par mail s’il pouvait réaliser son projet d’entretiens au Caire, et je lui ai répondu que c’était prématuré.
Il est étrange que les journalistes de Mondafrique ne se soient pas arrêtés sur toutes ces rencontres et sa visite à mon bureau, qui apparaît sur les photos jointes, à deux reprises, ainsi que sur mes deux livres traduits en français que je lui ai offerts.
Plus étrange encore le fait que le site de Mondafrique m’attribue des paroles relatives au soit disant mon obsession du complot et au fait que j’aurais accusé la chaîne Al-Jazira d’être au service d’Israël, tout en ignorant le fait que c’est Nicolas Beau lui-même qui a été le premier à affirmer cela dans son livre Le Vilain petit Qatar, dans lequel il affirme clairement :
« Contrairement à ce que l’on dit souvent, l’idée de lancement de la chaîne Al-Jazira n’est pas le fruit du génie de l’émir Hamad, bien que ce soit un homme intelligent. Car elle a étéune conséquence naturelle de l’assassinat du premier ministre israélien Isaac Rabin en 1995. En effet, au lendemain de l’assassinat, les frères David et Jean Frydman, deux Français, ont tout fait pour instaurer la paix entre Israël et la Palestine. C’est ainsi qu’ils ont contacté des Américains membres de l’AIPAC (Commission des Affaires publiques américano-israéliennes) qui avaient aidé l’émir du Qatar à renverser son père, pour convaincre ce dernier du projet. Et de fait, le Cheikh Hamad trouva l’idée excellente, car servant ses parrains d’un côté, et ouvrant les portes du monde arabe à Israël, de l’autre ». Les deux auteurs affirment que l’émir emprunta cette idée aux deux juifs avant de les éloigner lorsque Riyad l’accusa de vouloir fonder une chaîne juive. Ce qui est étrange, c’est que nous n’avons trouvé sur le site dirigé par Beau aucune trace de ces affirmations contenues dans son livre et qui se trouvent dans nombre de ses articles, comme si elles avaient été supprimées du site.
Cela montre-t-il quelque chose ? Nous avons l’habitude de ne pas nous presser à répondre aux questions obscures avant d’en avoir toutes les données, car l’homme a changé complètement sa position, en attaquant tous ceux qui s’en prennent au « Vilain petit canard », selon l’expression du titre de son livre.
L’homme nous accuse d’être obsédés par le complot en oubliant que c’est lui qui a inventé le terme dans son livre dans lequel il affirme encore :
« Doha qui a décidé en 1993 sous la direction de l’émir Hamad de vendre du gaz à l’Etat hébreu n’avait pas d’autre moyen de parvenir au cercle d’amis à Washington que de passer par une relation directe avec Tel Aviv ».
Ajoutant : « Le premier ministre Cheikh Hamad ben Jassem était en rivalité avec le prince héritier Tamim à cette époque, et n’a jamais sympathisé avec le problème palestinien », et il cite un homme d’affaires proche de ben Jassem affirmant que, alors qu’il était avec lui à regarder la télévision, il l’entendit crier en voyant les responsables palestiniens : « Ces idiots vont-ils nous déranger longtemps ? ».
Voulez-vous davantage de preuves ?
Le rédacteur en chef du site Mondafrique affirme que Abdelrahim Ali dit toujours qu’ « Israël et l’Amérique complotent pour déstabiliser les pays arabes dans la région et que leurs complots visent à permettre aux Frères musulmans de prendre le pouvoir en Tunisie, en Egypte, au Yémen et en Libye, et que Qardawi est un agent du Mossad ».
Or, qu’ena dit Nicolas Beau dans son livre « Le Vilain petit Qatar » ? Il s’est penché sur le rôle des renseignements américains dans l’entraînement des cadres et spécialistes de l’Internet et de la guerre psychologique, et le lien entre ce plan et les relations secrètes israéliennes, et en particulier le rôle de l’ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui visitait régulièrement le palais de l’émir du Qatar. Ainsi, comme il est dit dans le livre : « Depuis que Doha a ouvert un bureau de représentation diplomatique israélienne, elle a accueilli régulièrement Shimon Pérès et Tzipi Livni, chef du Parti de droite Kadima, qui appréciait la visite du Palais de l’émir ».
Allons-nous nous contenter de la théorie du complot dont le livre Le Vilain petit Qatar est rempli ?
Naturellement non… Car selon le rédacteur en chef du site Mondafrique, le moteur de recherches Google a organisé en septembre 2010 à Budapest un « Colloque sur la liberté de l’Internet », à la suite duquel l’ex-secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright a lancé l’organisation du « réseau des blogueurs du Maghreb et du Moyen-Orient ».
Cela a été suivi par une série de colloques au Qatar sous le titre « Colloque des démocraties nouvelles ou retrouvées » à l’un desquels a participé en février 2006 Bill Clinton, sa fille et Condoleezza Rice, et un accord a été conclu sur un document secret intitulé « Projets de changement dans le monde arabe ».
Beau ajoute que cela a eu pour résultat la création par le gendre du cheikh Youssef al-Qardawi, l’Egyptien Hicham Morsi, de « l’Académie du changement », qui comprenait nombre de blogueurs. Et en janvier 2011 a été lancée l’opération dite « La Tunisienne » gérée directement par les Etats-Unis.
Al-Qardawi agent
Le rédacteur en chef de Mondafrique s’est appuyé pour son livre sur des entretiens très privés qui ont enrichi le livre de secrets intéressants et dont le plus important est la rencontre avec Asma ben Qada, ex-femme de Qardawi, qui a affirmé aux auteurs du livre que Qardawi avait visité clandestinement Israël en 2010, qu’il avait joui d’un éloge du Congrès américain, et était derrière une modification de la liste du terrorisme dont il a été retiré. D’ailleurs, il n’est plus interdit d’entrée en Amérique.
Nicolas Beau faisait-il allusion à quelque chose à laquelle il a renoncé par la suite ?
Dans le prochain article, nous expliquerons les causes qui ont poussé le site Mondafrique et Nicolas Beau à mener cette attaque à ce moment : en effet, 50 députés français ont signé une note demandant de considérer le groupe des Frères musulmans comme une organisation terroriste, et ce au moment où l’un des plus importants hommes du Qatar à Paris est jugé à Paris pour corruption.
Et nous répondrons aux questions suivantes :
Pourquoi l’ex-ministre tunisien des Affaires étrangères Lutfi Brahim a-t-il accusé Nicolas Beau d’avoir reçu récemment 700000 euros du Qatar pour changer ses opinions.
Pourquoi Nicolas Beau a-t-il supprimé du site en 2019 tous les articles qui critiquaient le Qatar, en en gardant trois seulement qui sont au bénéfice de Doha ?
Pourquoi la politique du site a-t-elle complètement changé en mars 2018 vis-à-vis de l’Egypte et des Emirats, en lançant des attaques honteuses et en publiant 14 articles attaquant l’Egypte durant cette période, dont 8 en 2019 seulement ?