Allégeance des étudiants étrangers... Comment le fondateur des Frères musulmans s'est lancé dans "l'illusion" de professeur du monde

 Dans la nuit du 1er Moharram 1365 de l'Hégire, le fondateur du groupe des Frères musulmans (1928) Hassan Al-Banna prononça à l'Université d'Al-Azhar une allocution sur la vie du Prophète Mohamed (paix et salut sur lui) lors de la célébration du Nouvel An hégirien. 

 Cette allocution (mois de décembre 1945) était la première au sein de cette célèbre université, vu que la célébration de l'Hégire était auparavant limitée à la Mosquée d'Al-Azhar, sauf que les étudiants de l'Université qui étaient affiliés aux Frères musulmans organisèrent cette célébration et y invitèrent le fondateur de leur groupe. 

 Al-Banna adopta un plan d'action à longue portée qui lui permetta d'avoir accès au directeur de la plus grande université religieuse, en vue de réaliser son rêve illusoire de professeur du monde, chose qu'il dévoila dans son autobiographie (Mémoires de la prédication et du prédicateur).

Au début, les Frères musulmans polarisèrent les étudiants égyptiens et  étrangers. Ils organisèrent, depuis les années 30 du siècle dernier, des célébrations à l'investiture de ceux qui devenaient Cheikh d'Al-Azhar. 

 Les autobiographies et les ouvrages des pionniers de la confrérie ont tous évoqué comment furent fondées des "branches fréristes" dans certains pays à travers des étudiants qui étaient venus s'abreuver aux sources d'Al-Azhar, mais qui par la suite découvrirent le chemin conduisant à la "cellule de communication avec le monde" créée par Hassan Al-Banna. Celui-ci rencontrait ces étudiants étrangers et communiquait directement avec eux à travers "le discours du mardi" chaque semaine. 

 Djibouti fut le premier pays où les Frères musulmans créèrent en 1932 une branche à travers d'anciens étudiants azharistes, que leur revue qualifiait de "bras médiatique de la confrérie". 

 Des étudiants sud-africains à Al-Azhar empruntèrent le même chemin, et jouèrent un grand rôle dans le transfert de la pensée frériste vers la partie sud du continent noir, par le biais de l'organisation internationale des Frères musulmans. 

  L'adhésion d'Ahmed Mohamed Al-Nouemane et de Mohamed Mahmoud Al-Zoubeyri, deux étudiants yéménites, à l'Université d'Al-Azhar en 1937, fut le début d'une nouvelle relation avec le fondateur des Frères musulmans qui se basa sur ces deux hommes pour planifier un coup d'Etat en 1948 contre l'Imam Yahya roi du Yémen, prétendant que son régime ne respectait pas les règles de l'islam.

  En septembre 2015, des rapports de sécurité que le journal arabe "Al-Charq Al-Awsat" paraissant à Londres fut le premier à publier, dévoilèrent qu'après la Révolution du 30 Juin 2013 qui mit fin au pouvoir des Frères musulmans, ceux-ci exploitèrent des étudiants étrangers pour perpétrer des actes de vandalisme, tout comme ils aidèrent ces étudiants à se rendre en Turquie et de là-bas vers des zones de combat en Syrie.