Royaume-Uni : quel Brexit sans Theresa May ?
Missionnée pour conduire à bien le Brexit, Theresa May a échoué et va quitter son poste de Première ministre le 7 juin prochain. Un échec qu’analyse Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’Institut de Relations internationales et stratégiques (IRIS), sur le plateau du Soir 3. "C’est une grosse déception on imagine pour Thesera May, qui s’est battue durant près de trois ans alors que personne ne voulait le job à l’époque. Même Boris Johnson s’était retiré et avait renoncé à déposer sa candidature pour prendre la tête du parti et donc le poste de Premier ministre", souligne Sylvie Matelly.
Theresa May "aura tout raté"
Elle évoque les "convictions" de Theresa May, comme le fait de "respecter la volonté des Britanniques" sur le Brexit, sortir de l’Union européenne "avec un accord" et "laisser le Parlement l’accompagner dans cette décision". "Elle aura tout raté sur ces trois fronts », glisse la directrice adjointe de l’IRIS. Selon elle, Bruxelles, tout comme Theresa May, pense que l’accord négocié "est un bon accord" et il sera difficile de faire revenir les membres de l’UE sur cette décision. "Et ce n’est pas un changement de Premier ministre qui changera la situation" assure-t-elle.
Plusieurs scénarios sont toutefois possibles, comme une sortie sans accord ou un nouveau référendum, même si cette dernière solution "est peu probable" si Boris Johnson devient Premier ministre. Une sortie sans accord "aurait des conséquences immédiates" sur les frontières avec la France explique Sylvie Matelly, qui évoque "le chaos" que cette décision engendrerait. Le Royaume-Uni a jusqu’au 30 octobre pour trouver une solution concernant le Brexit.