Un voyage en Egypte
L’Egypte, la
grande Egypte, celle des pharaons, des dieux et des rites funèbres, de
l’esclavage des hébreux, a été depuis quatre siècles source d’inspiration pour
quelques musiciens.
Au cœur de l'actualité culturelle
N'oubliez
pas qu’à la Grande Halle de la Villette se déroule jusqu’au 15 septembre une
exposition absolument magique dans un scénographie vraiment très réussie nous
montrant 150 pièces du tombeau de Toutankhamon prêtées par le Musée du
Caire.
C’est
en 1922 qu’Howard Carter découvre dans la Vallée des Rois la sépulture inviolée
du jeune roi et il mettra 10 ans à en explorer toutes les splendeurs. Cette
découverte suscite un engouement et un émoi considérable devant la beauté des
2100 objets retrouvés.
Terre des pharaons
L’Egypte,
la grande Egypte, celle des pharaons, des dieux et des rites funèbres, de
l’esclavage des hébreux, a été depuis quatre siècles source d’inspiration pour
quelques musiciens.
C’est
Jean-Baptiste Lully qui ouvre le bal en 1677 avec la musique de l’Opéra Iris
que Roselyne cite pour mémoire puisqu’à la toute fin de cette gaudriole, le
livret nous montre Io -bien connue des cruciverbistes- transformée en Isis, la
déesse funéraire. On se souviendra que cette affaire valut au librettiste
Quinault d’être renvoyé de la cour, la Montespan s’étant reconnue dans le
personnage de Junon.
Giulio Cesare in Egitto
Plus
sérieusement, Haendel y trouve son inspiration dès 1723 avec le célèbre Giulio
Cesare in Egitto, sur un thème qui avait déjà été exploré par Antonio
Sartorio, et qui arrête l’histoire de Cléopâtre au moment de son triomphe avec
Jules César à Alexandrie, après qu’elle eut liquidé son frère Ptolémée. Haendel
va explorer une autre facette classique de l’histoire égyptienne, la lutte sans
merci contre Pharaon des esclaves hébreux pour recouvrer leur liberté, dans un
oratorio splendide Israël en Egypte.
La Flûte enchantée
Le
XVIII° siècle termine en beauté avec la Flûte enchantée et Tamino son prince
égyptien. Plus de pharaon dans l’opéra de Mozart… non, mais nous sommes avec
Sarastro le grand-prêtre d’Isis et d’Osiris, dieux des morts, au cœur des rites
ésotériques qui rythme le parcours initiatique de Tamino et de Pamina. On
retrouve d’ailleurs encore aujourd’hui dans de nombreuses sociétés secrètes des
rites et des signes qui viennent tout droit des cultes funéraires de l’Egypte
ancienne.
Au
XIX° siècle, trois œuvres sont à noter, si le Moïse en Egypte de Rossini n’est
pas son opéra le plus joué, il n’en est pas de même pour la Thaïs de Massenet
et l’inusable Aïda du grand Verdi. Thaïs fait exception car il n’est pas
question de pharaon ou d’hébreux, mais de la conversion d’une prêtresse païenne
consacrée à Vénus par un moine cénobite –non ce n’est pas un gros mot- dont les
arrière-pensées révéleront par la suite une lubricité certaine !
L’air
fameux Voici la terrible cité, Alexandrie, où je
suis né dans le péché est le pont-aux-ânes de tout baryton
bien né. Quand à Aida, l’acte III appelé l’acte du Nil qui se déroule sur les
bords du fleuve à Memphis ne pouvait que rencontrer un accueil triomphal pour
la double inauguration du canal de Suez et de l’Opéra du Caire.
Cléopâtre
Le
XX° siècle retrouvera deux sources d’inspiration largement explorées avec la
Cléopâtre de Massenet mais avec le second volet, celui de la liaison avec
Marc-Antoine et le suicide des deux amants. Quant à Moses et Aron de
Schoenberg, œuvre inachevée et reprise à l’Opéra de Paris en 2015, la mise en
scène de Romeo Castelluci installa le taureau charolais Easy rider sur scène au
grand dam des défenseurs de la cause animale !