Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Un voyage en Egypte

vendredi 24/mai/2019 - 04:20
La Reference
طباعة

L’Egypte, la grande Egypte, celle des pharaons, des dieux et des rites funèbres, de l’esclavage des hébreux, a été depuis quatre siècles source d’inspiration pour quelques musiciens.

Au cœur de l'actualité culturelle

N'oubliez pas qu’à la Grande Halle de la Villette se déroule jusqu’au 15 septembre une exposition absolument magique dans un scénographie vraiment très réussie nous montrant 150 pièces du tombeau de Toutankhamon prêtées par le Musée du Caire. 

C’est en 1922 qu’Howard Carter découvre dans la Vallée des Rois la sépulture inviolée du jeune roi et il mettra 10 ans à en explorer toutes les splendeurs. Cette découverte suscite un engouement et un émoi considérable devant la beauté des 2100 objets retrouvés.

Terre des pharaons

L’Egypte, la grande Egypte, celle des pharaons, des dieux et des rites funèbres, de l’esclavage des hébreux, a été depuis quatre siècles source d’inspiration pour quelques musiciens.

C’est Jean-Baptiste Lully qui ouvre le bal en 1677 avec la musique de l’Opéra Iris que Roselyne cite pour mémoire puisqu’à la toute fin de cette gaudriole, le livret nous montre Io -bien connue des cruciverbistes- transformée en Isis, la déesse funéraire. On se souviendra que cette affaire valut au librettiste Quinault d’être renvoyé de la cour, la Montespan s’étant reconnue dans le personnage de Junon.

Giulio Cesare in Egitto

Plus sérieusement, Haendel y trouve son inspiration dès 1723 avec le célèbre Giulio Cesare in Egitto, sur un thème qui avait déjà été exploré par Antonio Sartorio, et qui arrête l’histoire de Cléopâtre au moment de son triomphe avec Jules César à Alexandrie, après qu’elle eut liquidé son frère Ptolémée. Haendel va explorer une autre facette classique de l’histoire égyptienne, la lutte sans merci contre Pharaon des esclaves hébreux pour recouvrer leur liberté, dans un oratorio splendide Israël en Egypte.

                                                          

La Flûte enchantée

Le XVIII° siècle termine en beauté avec la Flûte enchantée et Tamino son prince égyptien. Plus de pharaon dans l’opéra de Mozart… non, mais nous sommes avec Sarastro le grand-prêtre d’Isis et d’Osiris, dieux des morts, au cœur des rites ésotériques qui rythme le parcours initiatique de Tamino et de Pamina. On retrouve d’ailleurs encore aujourd’hui dans de nombreuses sociétés secrètes des rites et des signes qui viennent tout droit des cultes funéraires de l’Egypte ancienne.

Au XIX° siècle, trois œuvres sont à noter, si le Moïse en Egypte de Rossini n’est pas son opéra le plus joué, il n’en est pas de même pour la Thaïs de Massenet et l’inusable Aïda du grand Verdi. Thaïs fait exception car il n’est pas question de pharaon ou d’hébreux, mais de la conversion d’une prêtresse païenne consacrée à Vénus par un moine cénobite –non ce n’est pas un gros mot- dont les arrière-pensées révéleront par la suite une lubricité certaine ! 

L’air fameux Voici la terrible cité, Alexandrie, où je suis né dans le péché est le pont-aux-ânes de tout baryton bien né. Quand à Aida, l’acte III appelé l’acte du Nil qui se déroule sur les bords du fleuve à Memphis ne pouvait que rencontrer un accueil triomphal pour la double inauguration du canal de Suez et de l’Opéra du Caire.

Cléopâtre

Le XX° siècle retrouvera deux sources d’inspiration largement explorées avec la Cléopâtre de Massenet mais avec le second volet, celui de la liaison avec Marc-Antoine et le suicide des deux amants. Quant à Moses et Aron de Schoenberg, œuvre inachevée et reprise à l’Opéra de Paris en 2015, la mise en scène de Romeo Castelluci installa le taureau charolais Easy rider sur scène au grand dam des défenseurs de la cause animale !


"