Syrie: combats et nouvelles frappes du régime dans un bastion jihadiste
Des raids aériens du régime syrien ont tué
jeudi huit civils dans le dernier grand bastion jihadiste du nord-ouest de la Syrie où les affrontements
se poursuivent au sol entre forces progouvernementales et combattants de
l'ex-branche d'Al-Qaïda, selon une ONG.
Dans la nuit de mardi à mercredi, des frappes
avaient déjà tué 23 civils, dont 12 fauchés par un
bombardement sur un marché bondé à l'occasion de la rupture du jeûne du
ramadan, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Dans la localité de Kafr Aweid, dans la
province d'Idleb, les raids aériens de jeudi ont pulvérisé la surface de
certains bâtiments, les décombres s'amoncelant dans les parties intérieures, a
constaté un photographe de l'AFP. Deux fillettes ont été tuées dans ces frappes, selon l'OSDH.
Dans la province de Hama, les forces
progouvernementales syriennes ont affronté jeudi pour le troisième jour
consécutif les jihadistes de HTS qui mènent une contre-attaque autour de la
localité de Kafr Nabuda. Dix-sept combattants ont été tués dont 11 jihadistes,
selon l'OSDH.
Au total, plus de 100 combattants
ont trouvé la mort dans ces affrontements dans la région de Kafr Nabuda depuis
mardi, a indiqué la même source.
Les forces du régime syrien avaient repris la
ville de Kafr Nabuda le 8 mai mais mercredi, les jihadistes en ont de
nouveau conquis une grande partie.
Idleb et ses environs ont fait l'objet en
septembre 2018 d'un accord entre Moscou et Ankara sur une "zone
démilitarisée" devant séparer les territoires aux mains des insurgés et
des jihadistes des zones gouvernementales attenantes.
Partiellement appliqué en raison du refus des
jihadistes de se retirer de la future zone tampon, cet accord avait permis
d'éviter une offensive d'envergure de l'armée syrienne. Mais le régime a
continué d'y mener des frappes.
Depuis la fin avril, ces dernières se sont
intensifiées et les forces du régime se sont emparé de plusieurs villes dans le
sud d'Idleb et le nord de Hama.
Vendredi, l'ONU a sonné l'alarme sur le
risque d'une "catastrophe humanitaire" à Idleb.
Depuis fin avril, plus de 200.000 personnes
ont fui les combats, d'après le Bureau de coordination des affaires
humanitaires de l'ONU (Ocha).
Le régime syrien, appuyé par ses alliés
indéfectibles, Moscou et Téhéran, a multiplié ces dernières années les victoires
jusqu'à asseoir son contrôle sur près de 60 % du pays, déchiré
depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 370.000 morts.