Mobilisation française contre les Frères de Mauritanie: menace pour la sécurité nationale
L’annonce de l’organisation d’une soirée de bienfaisance pour collecter des fonds en faveur du Centre de formation des ulémas dépendant des Frères musulmans de Mauritanie a provoqué une polémique en France, et des membres du Sénat ont demandé l’interdiction de l’activité en considérant que le Centre, qui est géré par Mohammad Al-Hassan Ad-Dadou a été fermé par le gouvernement mauritanien après avoir été accusé de répandre des idées extrémistes et qu’il reçoit des financements qataris.
La sénatrice Nathalie Goulet s’est interrogée : « Comment permet-on ce genre d’activités alors qu’il est interdit en Mauritanie, qui dirige le G5 Sahel ? ». Elle a condamné l’organisation de cette activité le 24 mai prochain dans la banlieue de Saint-Denis à côté de Paris, dans le but de collecter des fonds pour une entité frériste.
Quant au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, il a considéré que cette activité représentait une menace pour la sécurité publique, affirmant : « le gouvernement français a décidé d’intervenir pour empêcher la diffusion de ce type d’idées ».
Notons que les étudiants du Centre organisent régulièrement des sit-in de protestation pour demander sa réouverture depuis que les autorités mauritaniennes l’ont interdit en septembre dernier.
Quant au directeur du Centre Ould ad-Dadou, qui ne cesse de nier son appartenance aux Frères musulmans, il a présidé la cérémonie de clôture d’un Congrès des femmes du Parti des Frères (Tawassoul ou Rassemblement national pour la réforme et le développement) à Nouakchott en 2015, ce qui a prouvé selon des observateurs l’appartenance solide du président de la « Formation des ulémas » au groupe des Frères musulmans, bien qu’il le nie.
D’autre part, d’éminents dirigeants des Frères se succèdent au minbar de la mosquée du Centre de formation des ulémas pour diffuser leurs idées et leur propagande, comme cela s’est manifesté en particulier durant les révolutions du Printemps arabe.