La Confrérie courtise Rohani et offre ses services au régime iranien
La position iranienne rejetant la proposition américaine de classer les Frères Musulmans organisation terroriste a relancé le débat sur la relation entre l’organisation internationale des Frères musulmans et les mollahs en Iran, d’autant plus que la décision a été prise peu après que les Gardiens de la révolution aient été déclarés organisation terroriste.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, a dénoncé la proposition américaine d'inclure les Frères Musulmans à la liste des organisations terroristes, en déclarant : « Nous rejetons toute tentative américaine sur cette question ».
La présence des Frères musulmans en Iran remonte à 1979 avec la création du groupe de la Dawa et de la Réforme représentant les Frères musulmans à Téhéran, qui s’étend à 12 provinces iraniennes, notamment celles à majorité sunnite.Au début, les mollahs ont donné leur feu vert aux frères pour opérer officiellement en Iran en guise de reconnaissance à la confrérie qui a soutenu Khomeiny.
A cette époque, la confrérie souhaitait courtiser le régime iranien. Elle a affirmé soutenir les décisions iraniennes visant à préserver le capital national et à protéger les institutions culturelles et éducatives. De même, les Frères ont exprimé leur attachement à la constitution iranienne.
En dépit des promesses faites par Khomeiny au début de la révolution aux fondateurs de la confrérie afin de mettre fin à ce qu'il a appelé l'ère de l'injustice et de la dictature, l'affrontement a commencé très tôt après qu'Ahmed Muftizadeh, l'un des fondateurs du mouvement frériste en iran, ait exigé la suppression de certains des articles de la nouvelle constitution iranienne pour mettre fin à la discrimination à l'encontre des Sunnitrs. Khomeiny a ignoré ces demandes et a ordonné l'arrestation de Zadeh et de 200 de ses partisans accusés d’atteintes à la sécurité nationale.
Le régime iranien a constaté que ses intérêts dans la région exigeaient à ce qu’il renoue à nouveau avec le groupe. Ce fut chose faite après l'avènement de Abdel Rahman Birani, en 2001 au poste de secrétaire général du groupe de la Da'wa et de la Réforme, au côté de sa présence au sein de l’organisation internationale des frères musulmans.
Parallèlement au rôle joué par Birani dans la défense des intérêts du régime iranien, il a souligné le droit des sunnites d’accéder à des postes dans les ministères, les ambassades et les gouvernorats, la nécessité de changer le regard porté sur les minorités et d'attribuer les responsabilités aux individus en fonction de leurs compétences, sans porter attention aux affiliations sectaires.
