Au Soudan, la mobilisation se poursuit après la suspension du dialogue
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Au Soudan, les militaires ont suspendu
les négociations sur une transition politique. Si certains barrages routiers
ont été levés, la mobilisation se poursuit dans le pays, notamment dans la
capitale Khartoum.
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Les chefs du mouvement de
contestation au Soudan ont qualifié jeudi 16 mai de
"regrettable" la décision des militaires de suspendre pendant
72 heures les négociations sur une transition politique et affirmé leur
intention de maintenir le sit-in de Khartoum.
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Les deux parties devaient
plancher mercredi soir sur la composition d'un Conseil souverain, organe clé de
la transition vers un pouvoir civil.
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Mais le Conseil militaire,
au pouvoir depuis la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir, a décidé d'une pause,
estimant qu'elle était nécessaire pour mettre fin à la dégradation de la
situation sécuritaire dans la capitale, où les manifestants ont multiplié les
barrages routiers.
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Dans un discours diffusé à
la télévision tôt jeudi, le chef du Conseil militaire, Abdel Fattah al-Burhan, a demandé le
démantèlement des barrages routiers, l'ouverture de ponts et d'une ligne de
chemin de fer ainsi que la fin des "provocations" à l'égard des
forces de l'ordre.
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Ces mesures sont
essentielles pour préparer le terrain à un accord global sur la transition
politique, a-t-il plaidé.
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"Cette décision est
regrettable", ont rétorqué les chefs de l'Alliance pour la liberté et le
changement (ALC), fer de lance de la contestation, dans un communiqué jeudi.
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Ils ont dit leur intention
de maintenir "le sit-in face au QG des forces armées à Khartoum et à
travers le pays".
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L'armée s'est à plusieurs
fois défendue de vouloir démanteler le principal sit-in de Khartoum, mais s'est
plainte du fait que les manifestants bloquent également les routes
environnantes.
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Dès lundi, les généraux ont
parlé de situation "inacceptable", dénonçant les entraves à la
circulation qui favorise, selon eux, le chaos dans la capitale.
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Routes rouvertes
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Jeudi matin, plusieurs
barrages ont été levés et la circulation a repris dans de nombreuses routes
autour du sit-in principal de Khartoum, a constaté un journaliste de l'AFP.
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Les pourparlers ont permis
des avancées majeures. Un accord a eu lieu sur la durée de la période de
transition, fixée à trois ans, et sur une assemblée législative de
300 membres, dont les deux tiers seront contrôlés par l'ALC.
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Mais les violences dans la
capitale ont jeté une ombre sur ces progrès. Six personnes sont mortes lundi
dans des heurts entre manifestants et forces de l'ordre, et huit autres ont été
blessées mercredi dans les mêmes circonstances.
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En quelques jours, l'armée
a cessé d'afficher son optimisme et a montré son exaspération face à la
pression de la rue.
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Le général Burhane n'a
toutefois pas fermé totalement la porte aux discussions, essentielles pour
échafauder les institutions du Soudan de l'après Béchir, qui a dirigé le pays
d'une main de fer pendant trois décennies.