Publié par CEMO Centre - Paris
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Al-Ghannouchi est en tournée en France. Le président d’Al-Nahda flirte avec l'Occident. Un ancien chef du mouvement révèle le pourquoi de la visite à ce moment précis.

vendredi 17/mai/2019 - 08:03
La Reference
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Quelques jours après la visite inopinée en France du président tunisien, Béji Qaïd Essbissi, le mouvement Al-Nahda, bras politique des Frères musulmans en tunisie, annonçait la visite de son chef, Rached Al-Ghanouchi, à Paris. La visite vise principalement à discuter de l’éventualité d’interdire les Frères musulmans, une idée réclamée par 50 députés français. Rached Al-Ghannouchi tente de persuader les responsables français que le groupe Al-Nahda s’est dissocié de toutes ses idées radicales.

La visite, qui a lieu du 14 au 20 mai, comprend des réunions avec des responsables de la présidence, du gouvernement, et du parlement français. Rached Al-Ghannouchi, estimait jusqu’à présent que son mouvement bénéficiait d'un soutien régional et international et qu’il pouvait donc ambitionner d’accéder au pouvoir et de présenter un candidat à la présidence. Mais les récents propos du président français, Emmanuel Macron, et sa description de la position d’Al-Nahda sur la question de l'héritage d’« obscurantiste » t soé comme un coup de semonce en direction d’Al-Ghanouchi. En octobre 2018, lors de l'ouverture du Sommet de la francophonie dans la capitale arménienne Erevan, a fait part d’un soutien sans faille au président tunisien Béji Caid Esbissi. Macron a utilisé le mot obscurantisme pour décrire les positions du mouvements Al-Nahda. Un fait qui a accentué les craintes de la Confrérie des Frères musulmans. Al-Ghannouchi insiste sur la nouvelle identité islamique de son mouvement, et son respect de la démocratie et des droits des minorités. « Certains partis politiques en Tunisie ne voient Al-Nahda que sous l’angle sécuritaire et non pas comme un parti politique », a déclaré Al-Ghanouchi, alors que son mouvement est accusé d’avoir fomenté l’assassinat d’opposants comme Shukri Belaid et Mohamed Brahimi en Tunisie.

Al-Ghanouchi avait déjà effectué une tournée en 2014 au cours de laquelle il s'était rendu dans la capitale française Paris. Il avait alors tenu plusieurs réunions avec des représentants de la société civile et appelé cette dernière à soutenir la Tunisie dans son expérience de transition démocratique.

Le politologue tunisien, Nizar Mekni, affirme que les tournées à l’étranger d’A- Ghannouchi s'inscrivent dans le contexte d’un changement de position la communauté internationale à l'égard des islamistes depuis 2014. « Le mouvement cherche à prouver qu'il a renoncé aux idées des Frères musulmans et qu'il soutient désormais la démocratie et peut défendre les intérêts occidentaux. C’est dans ce contexte qu’Al-Ghannouchi s’est rendu en Italie, en France et dans d'autres pays occidentaux pour leur assurer que leurs intérêts ne seraient pas touchés au cas où il arriverait au pouvoir ».

Mohamed Habib Al-Asswad, ancien dirigeant du mouvement, affirme lui que la visite d’Al-Ghanouchi en France coïncide avec celle du maréchal Khalifa Hafter. Ce dernier a été invité à Paris par le président français, qui soutient l'armée nationale libyenne.

Al-Ghanouchi veut protéger Al-Nahda contre l'exclusion et tenter de convaincre les instances internationales qu’il est devenu un mouvement « civile et démocratique » surtout que le maréchal Khalifa Hafter  considère Al-Nahda comme un mouvement terroriste. Pour preuve, il est soutenu par la Turquie et le Qatar, qui soutiennent financièrement les groupes armés et les mercenaires.


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