L'interdiction du groupe dans bientôt : Un rapport US documente les relations Frères musulmans-terrorisme
Un rapport sur le site du Projet de lutte contre l'extrémisme (en anglais Counter Extremism Project, CEP) a documenté la relation entre les Frères musulmans et les organisations terroristes et extrémistes, malgré son slogan "non à la violence", qui est contraire à la réalité.
Le rapport, publié le 4 mai 2019, indiquait que, conformément à une enquête menée par le gouvernement britannique en 2015, qui concluait que les Frères musulmans promouvaient une politique radicale et transformatrice contraire à la jurisprudence islamique et à l'art de la gouvernance, le CEP a documenté les liens idéologiques et opérationnels entre l’idéologie des Frères musulmans et celle des groupes terroristes violents, comme Al-Qaïda et Daesh.
Selon le CEP, l'idéologie des Frères musulmans a directement influencé de nombreux leaders terroristes, dont les fondateurs d'Al-Qaïda, de jeunes étudiants musulmans tels que Sayyed Qutb, dont les travaux portaient l'idéologie polaire de la violence.
Selon le reportage, les écrits du fondateur des Frères musulmans Hassan al-Banna et la doctrine des premiers Frères musulmans ont aidé Sayyid Qutb à former l'idéologie de groupes terroristes violents tels qu'Al-Qaïda et Daesh.
Les dirigeants d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, Ayman al-Zawahiri, et de Daesh Abou Bakr al-Baghdadi, appartenaient tous aux Frères musulmans avant que la situation ne se développe et que leurs réseaux terroristes ne les revendiquent séparément, a indiqué le rapport.
Le rapport arrive au moment où les États-Unis s’appretent à déclarer les Frères musulmans comme groupe terroriste. Une décision très attendue qui a irrité la Turquie et de l’Iran qui l’ont critiquée.
Selon le rapport, des groupes extrémistes violents tels que Daesh opèrent selon l'idéologie des fondamentalistes des Frères musulmans, un groupe qui a soutenu le terrorisme dans tout le Moyen-Orient.
Les autorités égyptiennes associent directement les Frères musulmans à la violence en Égypte depuis la chute de ces derniers en 2013 et ont été qualifiés de groupe terroriste interdit en décembre de la même année.
Le World Trade Center
Le rapport du CEP a également documenté les liens entre les membres de la Fraternité au financement du terrorisme et au recrutement terroriste, tandis que les dirigeants ont utilisé l’extrémisme, la violence et le matériel idéologique des Frères musulmans comme une passerelle vers de nouvelles justifications terroristes.
Le membre des Frères musulmans, Mohammed Gamal Khalifa, avait été arrêté en 1994 pour l'attentat à la bombe contre le World Trade Center avant de décéder en 2007. Les autorités américaines avaient établi un lien entre Gamal Khalifa, le financement d'Al-Qaïda, le gendre d’Oussama ben Laden et le groupe philippin Abu Sayyaf.
Le rapport recensait 44 individus et groupes liés à la Fraternité, notamment des groupes terroristes, des combattants étrangers, des prédicateurs extrémistes et des dirigeants politiques.
L'administration américaine a annoncé le mois dernier que le président Donald Trump prévoyait d’inclure les Frères musulmans sur la liste américaine des organisations terroristes étrangères.
« Le président a discuté avec son équipe de sécurité nationale et les dirigeants régionaux qui partagent ses préoccupations (vis-à-vis des Frères musulmans) et l'affaire est examinée selon une trajectoire interne », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.
Des complications diplomatiques
« L'administration américaine ne s'inquiète pas des complications diplomatiques ou politiques pouvant résulter de la classification des Frères musulmans en tant qu'organisation terroriste », a déclaré Kellyanne Elizabeth Conway, proche conseillère du président Trump, à la télévision Al-Hurra.
Le New York Times a été le premier à signaler plus tôt l’intention de la Maison Blanche et a rapporté que le gouvernement Trump avait demandé au conseiller à la
Sécurité nationale John Bolton et à d'autres diplomates de suggérer des moyens d’imposer des sanctions au mouvement politique islamiste.
Cette évolution intervient après le rassemblement du 9 mai en cours entre le président américain et son homologue égyptien Abdul Fattah al-Sissi, selon le New York Times.
Les conséquences d’une telle action américaine
Si Washington incluait les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes, cela en ferait la cible de sanctions et de restrictions américaines immédiates, notamment d'une interdiction de voyager et d'autres restrictions de l'activité économique.
La classification criminaliserait également les Américains qui financent le groupe, interdirait aux banques toute transaction financière, empêcherait les personnes associées à la Fraternité d’entrer aux États-Unis et faciliterait l’expulsion des migrants qui travaillaient ou travaillent pour eux.
La Fraternité fondée par Hassan al-Banna en 1928, est classée comme organisation terroriste par la Russie et les Émirats arabes unis