Publié par CEMO Centre - Paris
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Armes médiévales et alchimie… Où en est l’enquête sur les mystérieux décès à l’arbalète en Allemagne?

mardi 14/mai/2019 - 08:40
La Reference
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La piste du suicide collectif se précise en Allemagne. Après la découverte de trois corps percés de carreaux d’arbalète, et deux autres corps à 600 km de là, la police allemande explore la dérive sectaire dans une enquête empreinte de fascination pour l’imagerie médiévale.

Qui sont les cinq victimes ?

C’est une femme de chambre qui a découvert samedi matin les trois corps, dans une auberge de Passau en Bavière. Un homme de 53 ans et une femme de 33 ans, vêtus de noir et portant des piercings, étaient allongés sur un lit, main dans la main. La femme se prénomme Kerstin E., 33 ans. Identifiés comme Torsten W., l’homme tenait une boutique médiévale à Hachenburg en Rhénanie-Palatinat, « Milites Conductius ». Y étaient vendus des poignards et épées du Moyen Age, des casques d’armure, ainsi que de l’hydromel, une boisson ancestrale réputée « nectar des dieux ».

Cet homme à la longue barbe blanche organisait le soir des séances de combat à l’épée. Sur les bras, il s’était fait tatouer des symboles des alchimistes, un mouvement ésotérique vivace au Moyen Age et prétendant à la transmutation des métaux. Tous deux ont ététués d’un carreau d'arbalète dans le cœur. D’autres carreaux ont ensuite été tirés post-mortem, dont certains dans la tête, probablement par la troisième victime. Cette femme de 30 ans, Farina C., se serait ensuite suicidée à l’arbalète en se tirant un carreau dans le cou.

Deux autres victimes ont été découvertes à Gifhorn en Basse-Saxe, à 600 km plus au nord, dans l’appartement de Farina C. Les résultats des autopsies ne sont pas encore connus mais elles n’ont pas été tuées à l’arbalète, selon les enquêteurs. Agée de 35 ans, l’une des victimes serait institutrice et la compagne de Farina C. L’autre femme décédée est une jeune boulangère de 19 ans.

Que sait-on sur l’organisation de cette mise en scène ?

En arrivant à l’hôtel, les personnes qui y ont été retrouvées décédées ont simplement souhaité aux autres clients une « bonne soirée », selon la BBC, avant de monter dans leur chambre du deuxième étage avec des bouteilles de Coca-Cola. Un client de l’hôtel se souvient de les avoir trouvés « étranges ». Les trois victimes avaient réglé en espèces trois nuits sans commander de petit-déjeuner, précise l’hôtel. D’après le parquet de Passau, elles revenaient tout juste d’Autriche, où elles se seraient procuré les arbalètes.

Un client de l’hôtel a indiqué au quotidien local Passauer Neue Presse que la nuit avait été « complètement calme ». « Aucun élément ne montre qu’il a pu y avoir une dispute entre les personnes présentes » dans la chambre, a renchéri la police bavaroise mardi. « Des examens pour déceler la prise éventuelle de médicaments, d’alcool ou de stupéfiants ont été diligentés », a-t-elle précisé.

Les testaments des deux victimes allongées sur le lit ont aussi été retrouvés dans la chambre de l’auberge, selon la presse locale.

Quelles sont les premières pistes de la police ?

En l’absence de trace de violence dans la chambre d’hôtel, la piste d’un suicide collectif se précise. Les enquêteurs cherchent à savoir si des habitués de la boutique « Milites Conductius » sont susceptibles d’être impliqués dans cette affaire, et souhaitent éclaircir les relations exactes qui liaient entre elles ces victimes. Toutes étaient également membres, selon le quotidien Bild, d’une ligue de tournois de chevaliers et de combats de joute, qui a tenté, en vain selon un de ses membres, de professionnaliser ce type de rencontres inspirées du Moyen Age.

Les enquêteurs continuent de passer au peigne fin l’auberge de Passau et l’appartement de Gifhorn. Ils examinent aussi un pick-up blanc, sur lequel un archer est dessiné. C’est à bord de ce véhicule que les trois personnes sont arrivées à l’auberge.


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