Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

En Irak, la double peine des enfants-soldats de Daech

lundi 13/mai/2019 - 02:24
La Reference
طباعة

Ahmed, Saïd et Mohammed (1) nous reçoivent dans une petite pièce aux murs gris où s’engouffrent les courants d’air. Une théière siffle sur un poêle à mazout. Depuis leur sortie de prison, cet hiver, les adolescents vivent dans ce petit baraquement en bordure d’un camp de déplacés avec des dizaines d’autres garçons condamnés, comme eux, pour terrorisme. 1 500 mineurs sont aujourd’hui retenus dans les geôles irakiennes et kurdes pour appartenance à Daech, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW).À leur libération, ils demeurent surveillés par les services de renseignement, qui leur interdisent toute communication avec les journalistes. Des enfants-soldats considérés comme victimes au regard du droit international, mais jugés coupables par leur gouvernement. Eux racontent être passés aux aveux sous la torture. Après des semaines d’enquête, La Croix a finalement pu rencontrer certains d’entre eux.Dans le camp, où se mêlent des familles de déplacés et quelques dizaines de repris de justice condamnés pour terrorisme, l’atmosphère est délétère, nos interlocuteurs méfiants. « Daech a encore une très forte emprise sur beaucoup de jeunes ici, glisse un travailleur humanitaire. Certains sont toujours en lien avec l’organisation et exercent une pression sur les autres. »


"