Syrie: des ONG appellent à déterminer le sort de milliers de disparus
Huit
ONG des droits humains ont appelé lundi la communauté internationale à faire
pression sur les belligérants en Syrie, notamment le pouvoir de Bachar
al-Assad, pour déterminer le sort de «dizaines de milliers» de personnes
portées disparues en huit ans de conflit.
«Des dizaines de milliers ont été victimes de
disparitions forcées par le gouvernement syrien. De nombreux autres personnes
sont portées disparues» après leur enlèvement par des groupes armés anti-régime
ou des djihadistes, déplore un communiqué commun signé notamment par Amnesty
International et Human Rights Watch (HRW). «Des centaines sont mortes en
détention, sous le coup de tortures ou de mauvais traitements», rappellent les
deux organisations.
Quelque
200.000 personnes seraient portées disparues dans un pays ravagé par la guerre
depuis 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La
moitié se trouveraient dans les geôles du régime, qui a réprimé dans le sang
les manifestations pro-démocratie qui se sont transformées en conflit armé.
Le
communiqué appelle la communauté internationale à «faire pression» sur les
belligérants et leurs alliés externes -notamment Moscou et Ankara- pour
«révéler les noms, le sort et le lieu des personnes victimes de disparitions
forcées ou d'enlèvements, celles exécutées de manière extrajudiciaire ou mortes
en détention». Les huit ONG, dont des groupes de la société civile syrienne en
exil, réclament que «les corps des victimes» soient rendus aux familles et que
ces dernières soient informées «des circonstances de leur disparition et de
leur mort».
Depuis
des années, les proches des personnes disparues vivent dans l'incertitude,
ballotés d'un service de sécurité à l'autre, et dépensant des fortunes pour
tenter de retrouver un proche ou obtenir des informations sur son lieu de
détention et son statut. Ces derniers mois, des défenseurs des droits humains
ont accusé les autorités de Damas d'avoir discrètement mis à jour les registres
de l'Etat civil, en rendant publics des centaines de décès qui remontent
parfois à 2013.