Yémen : la Belgique envisage de suspendre ses livraisons d'armes à l'Arabie saoudite
Les autorités belges se
sont dit prêtes à suspendre la vente d’armes à l’Arabie saoudite dans le cas où
elles seraient utilisées sur des théâtres extérieurs. Cette annonce intervient
alors que des armes belges sont suspectées d’avoir servi au Yémen.
La Belgique n’exclut pas de
suspendre ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite en raison de leur utilisation
présumée dans le conflit au Yémen. «Je crois qu'il serait bon que l'on suspende
les contrats de livraison d'armes à l'Arabie Saoudite», a plaidé le chef de la
diplomatie Didier Reynders au cours d’un
entretien à la RTBF, le 9 mai.
Une décision que
soutiendrait le ministre-président du gouvernement wallon, Willy Borsus :
«Dès l'instant où il apparaitrait que des armes n'ont pas, in fine, été
utilisées à l'endroit ou dans le pays auquel elles étaient destinées, il y aura
effectivement une réaction de la Région wallonne», a-t-il déclaré sur la même
antenne, le 11 mai. Et d’ajouter : «Cela peut aller jusqu'à
la suspension des licences d'armes déjà accordées, puisque c'est ce dont il est
question.»
En Belgique, l'attribution
de licences d'exportation aux fabricants d'armes ou d'équipements militaires
relève de l'exécutif des régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles).
Ces annonces ont été
faites quelques jours après la publication d’une enquête dans les colonnes du
quotidien Le Soir révélant que le
royaume saoudien faisait usage d'armes produites par la fabrique d'armes belge
la FN Herstal dans le cadre de ses opérations militaires controversées au
Yémen.
Principal client du
fabricant belge de mitrailleuses et de fusils d'assaut, l'Arabie saoudite
est à la tête d'une coalition de pays arabes au Yémen, dont les bombardements
sont responsables de nombreux morts civils. Bénéficiant notamment du
soutien des Etats-Unis et du Royaume-Uni, cette coalition tente de remettre en
place le gouvernement du Yémen, qui avait été chassé de la capitale Sanaa par
les rebelles houthis, proches de l'Iran.