Les textes barbares du takfir (premier épisode) Y a-t-il des actes qui invalident la foi musulmane ?
« Les dix actes qui invalident la foi musulmane » de Mohammad Ibn Abdel Wahhab contiennent les principes essentiels de la croyance de groupes islamistes takfiristes. Le danger de la formulation de ces « dix actes invalidant la foi musulmane » réside dans le fait qu’elle est générale et permet diverses interprétations.
C’est ainsi que la Jamaa Muhtassiba dirigée par Jahayman al-Atibi, qui a occupé la Grande Mosquée de La Mecque en 1979, s’inspire de ces idées. Quant à At-Takfir wa al-Hijra fondé par Chukri Moustapha, elle alla plus loin dans l’extrémisme, en considérant que tout péché exigeait le takfir.
Dans son livre « al-Jami’ fi talab al-‘ilm ach-charif », Sayyed Imam Ach-Charif, l’un des fondateurs du Djihad en Egypte, considère ceux qui soutiennent le gouvernant comme non musulmans, et le livre « al-Haraka al-islamiyawa al-‘amal al-hizbiy » condamne le comportement des mouvements qui admettent le système des partis et interdit les élections comme moyen de parvenir au pouvoir.
Ils ont également considéré la participation aux assemblées parlementaires comme une forme de polythéisme car le droit à légiférer est exclusif à Dieu, et que le fait de participer à ces canaux législatifs néglige des principes islamiques importants comme la « hakimiyya » (pouvoir à Dieu seul), la « muwala » (l’allégeance aux musulmans) et le djihad.
Après le Printemps arabe, les groupes islamistes ont divergé, et Daech a considéré dans une déclaration que ceux qui croient en la démocratie ne sont pas musulmans, et l’organisation a défini ainsi la démocratie : « Il est admis chez les adeptes de la Sunna et du consensus que celui qui appelle à former un gouvernement laïc, pluraliste et démocratique sort de l’islam, même s’il jeûne, prie et fait le pèlerinage, car il appelle à confier le pouvoir, qui est un droit absolu de Dieu, à une idole.