Les textes barbares du takfir (second épisode) Texte sur le mépris de la réalité
Maher Ferghali
Le livre écrit par le Saoudien Safar al-Hawali (Les musulmans et la civilisation occidentale) légitime le takfir des gouvernements et des nations, et pousse à méconnaître la réalité.
La campagne intense en faveur de ce livre de la part de la Turquie et du Qatar confirme que celui-ci est d’inspiration erdoganienne et frériste, car Al-Hawali considère les Arabes comme des incroyants et les Turcs comme des musulmans.
Le livre fait du conflit entre nous et l’Occident un conflit purement idéologique, affirmant (p. 39) : « L’Occident veut nous faire passer du monothéisme au polythéisme, de l’obéissance à la désobéissance à Dieu, de la Sunna à l’hérésie », alors que l’Occident est en général laïc et neutre vis-à-vis des religions. Ce n’est donc pas une guerre de religion, mais une guerre d’intérêts politiques.
La réalité qu’Al-Hawali n’a pas comprise est que ce n’est pas l’Occident qui nous a imposé le terrorisme, mais un groupe de musulmans, qui en réalité affaiblissent les pays musulmans et épuisent leurs ressources financières, militaires, sécuritaires et politiques, en leur imposant des guerres meurtrières qui servent les intérêts de leurs ennemis et ternissent l’image de l’islam lui-même en répandant des conceptions erronées à son propos, et en menaçant la sécurité des minorités musulmanes d’Europe.
D’autre part, alors qu’Al-Hawali explique dans les pages 239 à 256, et 282 à 298 que le terme « taghout » (idole) concerne les gouvernants qui n’appliquent pas la charia, qui est l’interprétation adoptée par les groupes takfiristes et les adeptes de Sayyed Qutb, il qualifie en même temps les symboles du terrorisme comme les chefs d’Al-Qaïda ou de Daech de « mudjahids » et fait leur éloge (comme à la p. 114).
Il admet donc franchement son soutien aux terroristes et à leurs organisations, et à leurs opérations qui menacent la sécurité des nations, en considérant qu’il s’agit de djihad (guerre sainte légitime).